Le gouvernement allemand a abaissé sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour l'an prochain à 2%, contre une précédente estimation de 2,4%, a annoncé ce jeudi le ministre de l'Economie, Michael Glos, prévoyant que l'économie aurait "moins d'impulsion" en 2008. Pour cette année, Berlin table dorénavant sur 2,4% de croissance, contre un pronostic de 2,3% en mars.

Le refroidissement de l'économie américaine, la vigueur de l'euro par rapport au dollar et la hausse du prix du pétrole vont assombrir quelque peu le ciel de la conjoncture, a expliqué le ministre CDU. En outre, "personne ne peut prévoir avec certitude quels effets les turbulences des marchés financiers auront sur l'économie allemande", a-t-il ajouté.

Pourtant la reprise de la première économie de la zone euro amorcée l'an dernier après plusieurs années de stagnation va continuer à faire sentir ses effets, avec notamment une poursuite de la baisse du chômage, et un regain de la consommation des ménages. "La dynamique de la croissance va se déplacer de l'export vers l'économie domestique", a prédit le ministre.

Par ailleurs, le climat des affaires continue de se détériorer en Allemagne. Au mois d'octobre, le baromètre de l'institut de conjoncture Ifo s'affichait ainsi à 103,9 points, contre 104,2 points en septembre. L'indice mesure le moral des chefs d'entreprise. Son évolution est très suivie, considérée comme le baromètre des tendances économiques à venir. Il est compilé à partir d'une enquête auprès de 7.000 entreprises allemandes.

Cette dégradation est toutefois un tout petit moins marquée qu'attendu. Les analystes interrogés par l'agence d'informations financières Thomson Financial News tablaient sur 103,8 points. D'autres prévisions d'économistes allaient de 102 à 105.

"Les résultats parlent en faveur d'une poursuite de la croissance, mais moins dynamique", estime le président de l'institut, Hans-Werner Sinn, dans un communiqué. "La position réservée (des entrepreneurs) face aux perspectives des six mois à venir n'a pas fondamentalement changé", explique-t-il. L'institut note "une légère baisse de l'optimisme" des industriels concernant leurs attentes d'exportations. Un avis à corréler avec les records en série que franchit l'euro face au dollar depuis plusieurs semaines.