Les syndicats se positionnent en vue de la présidentielle

Le 1er mai, les syndicats descendront dans la rue en ordre dispersé défendre leurs revendications. Mais chacun espèrent surtout faire valoir sa place dans l'élaboration des réformes du prochain gouvernement.

A quelques jours de l'élection présidentielle, les traditionnelles manifestations syndicales du 1er mai revêtiront un caractère particulier. Si les salaires, les retraites et l'emploi seront les mots d'ordre des cortèges, les syndicats espèrent avant tout attirer l'attention des deux candidats en lice au second tour. Quitte à jouer en solo. Les principaux syndicaux n'envisagent pas de manifestation unitaire. Et chacun cherche à se positionner sur l'échiquier social avant d'éventuelles négociations avec le ou la candidat(e) élu(e).

Alors qu'en 2002, la Fête du travail avait rassemblé 1,3 million de manifestants dans les rues contre la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de l'élection présidentielle, les syndicats n'abordent pas cette fois-ci l'échéance sur la même longueur d'ondes.

Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault continue à jouer son rôle d'opposant et a appelé cette semaine à "un grand 1er mai" pour marquer le débat présidentiel. Le premier syndicat de France - avec la CFDT - a alerté les salariés à plusieurs reprises sur la "vision ultralibérale" d'un candidat, sans nommer Nicolas Sarkozy, coupable selon lui de vouloir "s'attaquer aux droits fondamentaux inscrits dans la Constitution".

"Une démarche partisane" pour le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, qui n'a pas lancé d'appel national à manifester, tout comme FO et la CFTC. Le leader cédétiste manifestera néanmoins à Metz dans un cortège "traditionnel" pour "exprimer les revendications des salariés", au premier rang desquelles le "pouvoir d'achat et l'emploi".

Jean-Claude Mailly, dirigeant de FO, a renvoyé pour sa part dos à dos ses deux homologues de la CGT et de la CFDT. Il reproche à Bernard Thibault "une consigne de vote" implicite en faveur de Ségolène Royal, et à François Chérèque, de "pencher pour Nicolas Sarkozy", soulignant l'importance de "l'indépendance syndicale".

De quoi alimenter les regrets de Bernard Thibault, qui déplore que les cortèges du 1er mai ne soient pas "plus systématiquement unitaires" sur le plan national, et brandit en exemple "le réflexe d'unité" des syndicats de nos voisins européens. Mais même désunis, les syndicats français pèseront dans le climat politique instauré après l'élection du nouveau président, qui devra faire face à la menace brandie par certains d'un troisième tour social.

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