Les grèves étudiantes ne devraient pas appuyer fortement le mouvement social

Lundi, treize universités sur 85 étaient bloquées. L'Unef, premier syndicat étudiant, ne veut pas durcir le mouvement. Les appels des syndicats ouvriers à ne pas bloquer les gares se multiplient.

Les étudiant ne devraient pas rejoindre en masse le mouvement anti-réforme des régimes spéciaux de retraite, malgré les appels d'une Coordination nationale étudiante, animée principalement par des étudiants d'extrême gauche. Celle-ci appelle à étendre la grève dans les universités et aussi à bloquer les gares SNCF, dès mardi 13 novembre, début de la grève dans les transports.

Ce lundi soir, treize universités sur 85 étaient bloquées plus ou moins totalement. Toutefois, l'université de Rennes II a voté contre le blocage des cours. A bulletins secrets. Une rareté chez les étudiants, friands de votes à mains levées en assemblées générales. Ce vote a valeur symbolique dans une université où a débuté le mouvement anti-CPE et où se tenait, dimanche 11 novembre, la réunion de la Coordination nationale.

Plus important, l'Unef, premier syndicat étudiant, refuse le durcissement du mouvement. Sur le fond, il s'oppose à la Coordination nationale. Cette dernière demande d'abrogation de la loi Pécresse sur l'autonomie des universités. Alors que l'Unef, qui a participé aux négociations avec le gouvernement, se satisfait du texte adopté. Comme soupape, l'Unef appelle à "amplifier le mouvement", à participer aux défilés de salariés mercredi et à se "mobiliser" vendredi contre le budget des universités qui sera présenté ce jour devant l'Assemblée nationale.

Les étudiants anti-blocages semblent se mobiliser plus fortement que lors d'autres mouvements. C'est le cas notamment à Paris X-Nanterre où leur participation massive à l'assemblée générale ne leur a toutefois pas permis d'emporter la majorité.

L'appel au blocage des gares dès mardi 13 novembre, lancé par la Coordination nationale, semble rencontrer peu de succès. Seules deux universités, Montpellier III et Rouen, en ont débattu en assemblée générale. Les deux ont voté contre cette initiative. L'Unef s'y oppose d'ailleurs vivement. Son président affirme, ce mardi matin 13 novembre, dans Le Parisien, que cette action est "contre-productive". De plus, dès dimanche 11, le patron des cheminots CGT, Didier Le Reste, a "mis en garde" les étudiants contre un "risque de dérapage au niveau de la sécurité". Hier, Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, affirmait que le blocage des gares n'était pas une bonne chose".

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