Fadela Amara obtient un poste de secrétaire d'Etat pour poursuivre son combat

Pugnace et hyperactive, la fondatrice de l'association "Ni putes, ni soumises" se voit confier le poste de secrétaire d'Etat chargée de la politique de la ville. Pleine de projets et d'espoirs, la militante estime que "la priorité dans les cités, c'est la question de l'emploi".

Célèbre pour avoir créé l'association "Ni putes, ni soumises" (NPNS), Fadela Amara a été nommée ce mardi secrétaire d'Etat chargée de la politique de la ville. A 43 ans, elle est une fervente militante de la mixité et de la laïcité, en tant que présidente-fondatrice du mouvement NPNS. "Je crois que pour beaucoup, à droite comme à gauche, je suis vécue comme étant une sorte de poil à gratter et surtout comme une femme qui est honnête, franche, qui n'a pas sa langue dans sa poche", a-t-elle dit sur France Info, peu après sa nomination.

Pour la militante d'origine kabyle, connue pour ses opinions de gauche, "la priorité dans les cités, c'est la question de l'emploi". "A partir du moment où on apporte des réponses concrètes, vous allez voir que cela va changer très vite", a-t-elle dit, dans une déclaration à la presse dans les jardins du ministère du Logement et de la Ville en compagnie de la ministre Christine Boutin, sa ministre de tutelle. "Je n'oublie pas les émeutes urbaines de l'automne 2005", a-t-elle ajouté, souhaitant "redonner espoir à la banlieue".

Ce mouvement, au titre volontairement provocateur, a été créé après l'appel lancé en mars 2002 pour alerter l'opinion publique sur les violences exercées contre les filles et femmes des quartiers-ghettos. Il a ensuite organisé une "Marche des femmes des quartiers" à travers la France, après le meurtre en octobre 2002 de Sohane, brûlée vive à Vitry-sur-Seine. Depuis, Fadela Amara s'est fait connaître du grand public, a multiplié initiatives et interviews et contribué à dépoussiérer le discours citoyen.

Née le 25 avril 1964 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) d'un père algérien arrivé en France en 1955, Fadela Amara, marquée par la mort d'un petit frère renversé par un chauffard ivre, bouleversée de voir des policiers défendre le chauffard sur les lieux même de l'accident, commence à militer dès l'adolescence. Après avoir organisé une marche civique dans son quartier, puis participé en 1983 à la "Marche pour l'égalité", elle entre en 1986 à SOS Racisme. Trois ans plus tard, elle crée la "maison des potes" dans sa ville natale, et en 2000 s'installe à Paris pour prendre la tête de la Fédération des maisons des potes.

Estimant que la mixité a disparu dans les cités, elle organise en 2003 à La Sorbonne les "états généraux des femmes des quartiers". En 2005, elle réclame un plan national d'hébergement d'urgence pour les filles et femmes victimes de violences. Son ouvrage "Ni putes ni soumises" a reçu en 2004 le prix du livre politique.

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