Vincent Bolloré a déclaré jeudi qu'il étudierait un rachat de La Tribune en cas de mise en vente du quotidien économique par son propriétaire actuel, Bernard Arnault. "Si c'était à vendre, je regarderais (le dossier) tout comme je regarderais toute autre opportunité", a déclaré ce jeudi l'homme d'affaires.

Des représentants des salariés et de la Société des Journalistes de La Tribune ont déclaré mardi que la direction du quotidien leur avait confirmé qu'elle étudiait la cession de La Tribune si LVMH, son propriétaire actuel, rachetait Les Echos au groupe britannique Pearson, les deux parties étant désormais en négociation exclusive, malgré l'opposition de la rédaction des Echos qui ne veut pas de ce repreneur

LVMH, contrôlé par Bernard Arnault, a confirmé qu'il recherchait à racheter Les Echos, mais pas qu'il comptait vendre La Tribune. "Nous n'avons jamais été contactés, ni par le management des Echos, ni par les banquiers, a ajouté Vincent Bolloré. J'ai reçu zéro dossier sur La Tribune ou Les Echos".

Il a été confirmé en interne à la Tribune que c'est bien la banque Lazard qui a été chargée par LVMH de centraliser les marques d'intérêts pour le deuxième quotidien économique français, sans qu'il soit encore officiellement question d'un mandat de vente.

La rumeur court également d'un éventuel portage qui serait effectué par une banque - pas forcément Lazard - pour le rachat des Echos ou pour la vente de la Tribune afin d'éviter que LVMH ne détienne juridiquement les deux titres concurrents en même temps.

Les deux questions fondamentales que se posent les salariés de la Tribune sont : est-ce que l'entreprise sera vendue dans des conditions viables (en particulier avec sa régie publicitaire et ses services additionnels comme le marketing) et le sera-t-elle à un repreneur viable et non à un de ses aventuriers de la presse comme la France en connait depuis de longues années, avides de récupérer les fonds laissés par le vendeur pour maintenir à flot le journal et peu désireux de développer le titre.

C'est pour obtenir des assurances en la matière que les salariés de la Tribune se mobilise actuellement et ont été reçus au parti socialiste, très brièvement à l'UMP (où un autre rendez-vous a été demandé) et surtout cet après-midi par la ministre de la communication, Christine Albanel.

Vincent Bolloré veut lancer un nouveau magazine gratuit le week-end
Après Direct Soir et Matin Plus, en partenariat avec Le Monde et Courrier International, le groupe Bolloré veut renforcer sa position dans la presse gratuite. Un nouveau magazine gratuit de divertissement le week-end, dôté d'un budget compris entre 25 et 30 millions d'euros par an, devrait ainsi être lancé entre novembre 2007 et juillet 2008. "Après, notre objectif est d'aller dans le payant", a confié Vincent Bolloré lors d'un déjeuner de presse organisé par l'Asssociation des journalistes médias (AJM).