Le rachat d'ABN Amro par Barclays relancé

La vente de la filiale américaine LaSalle, qui conditionne en partie le succès de cette acquisition, pourrait avoir lieu. Les actionnaires d'ABN à l'origine du blocage n'ont pas, selon un avis de la Cour suprême, l'obligation d'être consultés.

L'offre de Barclays sur ABN Amro est revenue en force ce matin, alors qu'un des éléments de blocage à la vente serait en passe d'être levé. Celle-ci est en effet conditionnée dès le départ à la cession par ABN Amro de sa filiale américaine, LaSalle, tandis que l'offre concurrente, celle d'un consortium emmené par la Royal Bank of Scotland, Santander et Fortis, réclame au contraire le maintien de la filiale au sein du périmètre d'ABN Amro.

Or, coup de théâtre, ce matin un conseiller de la Cour suprême des Pays-Bas vient d'émettre un avis susceptible de favoriser la vente de La Salle. Selon lui, il ne serait en effet pas nécessaire de soumettre cette cession au vote des actionnaires du groupe bancaire néerlandais.

Ce sont ces mêmes actionnaires qui, en mai, avaient fait la demande au Tribunal de commerce de geler la vente de LaSalle à Bank of America pour un montant de 15,6 milliards d'euros. La banque néerlandaise avait fait appel de cette décision.

"L'avocat général conseille à la Cour suprême d'annuler la décision du tribunal de commerce", a déclaré Vino Timmerman, professeur de droit, faisant référence à un article du code civil des Pays-Bas selon lequel les actionnaires n'ont pas besoin d'être consultés dans le cas d'une telle cession.

Cet avis devrait donner le ton de la décision finale que rendra la Cour Suprême d'ici la mi-juillet. Celle-ci suit dans huit cas sur dix les conclusions de l'avocat général.

Toutefois, cette décision, selon des experts, pourrait ne pas régler le sort d'ABN Amro pour autant, dans la mesure où elle pourrait conduire les acheteurs potentiels à rehausser le montant de leurs offres. Pour l'heure, celle de Barclays valorise ABN Amro autour de 64 milliards d'euros. Ses concurrents, eux, seraient prêts à débourser 71 milliards d'euros.

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