Chrysler : le syndicat UAW entre en grève après l'échec des négociations

Le syndicat automobile UAW a finalement mis à exécution ses menaces de grève chez le constructeur Chrysler, après l'échec des négociations salariales ce mercredi. Les salariés commencent à quitter les usines. Un mouvement sous forme de test pour les syndicats et la nouvelle direction de Chrysler.

"C'est officiel, c'est parti", a confirmé ce mercredi Scott Mills, un représentant d'une section locale du puissant syndicat UAW, à la sortie d'une usine de Chrysler de la banlieue de Detroit. Après plusieurs jours de tensions sociales, la grève chez Chrysler vient donc de débuter. L'UAW et la direction du constructeur automobile n'ont pas réussi à s'entendre lors de négociations salariales avant la date-butoir fixée ce mercredi 10 octobre à 17h (heure de Paris) par le syndicat américain.

Les salariés syndiqués de Chrysler ont commencé à quitter les usines du groupe ce mercredi matin 10 octobre, tandis que des piquets de grève sont en train d'être organisés. Pour l'instant, ni Chrysler ni l'UAW n'ont fait de déclarations.

Les deux parties tentent de boucler un accord sur un nouveau contrat salarial collectif, qui fixe les grandes orientations de Chrysler en matière de politique salariale, depuis le montant du salaire jusqu'aux prestations retraites et maladie.

Cette grève chez Chrysler ressemble étrangement à ce qui vient de se passer chez General Motors fin septembre. Après deux jours de débrayages, l'UAW et la direction de GM étaient parvenus à l'arraché à un accord sur un nouveau contrat salarial d'entreprise, qui renouvelle un précédent contrat cadre fixant diverses prestations, allant des salaires aux retraites.

L'UAW négocie en effet au même moment le renouvellement de ses contrats cadres avec les trois constructeurs américains, GM, Ford et Chrysler. GM a entamé le bal des discussions avec le syndicat, sachant qu'un tel accord est censé servir de référence pour les deux autres constructeurs automobiles américains. L'accord UAW-GM a fait suite à plusieurs semaines de négociations tendues, où l'UAW a fini par mettre à exécution une menace de grève pour pouvoir faire entendre ses vues face à la direction, notamment sur la couverture santé aux retraités et sur la sécurité de l'emploi. Mais GM a rapidement cédé devant le risque du coût de la grève.

Pour Chrysler, la grève de l'UAW est aussi perçue par certains observateurs comme un moyen de tester la nouvelle direction du groupe, mise en par le nouveau propriétaire, le fonds d'investissements Cerberus. Le groupe allemand Daimler s'est séparé cet été de 80,1% des parts de Chrysler, le constructeur américain qu'il avait racheté en 1998, renonçant à 47 milliards d'euros de chiffre d'affaires par an mais se délestant aussi d'un foyer de pertes. Avoir un fonds d'investissement aux commandes d'un constructeur automobile est une première aux Etats-Unis, faisant redouter aux syndicats que les exigences de rentabilité priment sur le social.

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