Royal boude le conseil national du parti socialiste

La présidente de la région Poitou-Charente n'était pas présente samedi à la réunion du conseil national du PS destinée à faire le point sur la double défaite électorale présidentielle et législative. Le premier secrétaire François Hollande a fait adopter son programme de rénovation du parti.

Ségolène Royal n'était pas présente à la réunion du premier conseil national du parti socialiste d'après les législatives, qui s'est tenu samedi à Paris. L'ex-candidate à l'élection présidentielle a préféré passer la journée "dans la France paisible", selon les propos de la présidente de la région Poitou-Charentes qui s'est rendue samedi à Angles-sur-l'Anglin (Vienne), un village historique classé.

Alors qu'elle souhaitait aller vite pour rénover le parti, avec un congrès avancé dès cet automne, c'est le calendrier et la méthode du premier secrétaire qui ont été très largement approuvés. Le "parlement" du PS est ainsi favorable à la proposition de François Hollande de tenir un congrès ordinaire seulement après les élections municipales de 2008. Même des partisans de Ségolène Royal, à commencer par François Rebsamen, son ex-directeur de campagne, a approuvé cette proposition.

Loin de faire front contre la ligne Hollande, les "royalistes" se sont divisés. Certains, comme Arnaud Montebourg et David Assouline, n'ont pas pris part au scrutin. Seuls une poignée de renovateurs se sont clairement opposés, à commencer par Manuel Valls. Le député-maire d'Evry a voté contre la proposition de François Hollande, estimant que "les mêmes méthodes, les mêmes équipes, le même premier secrétaire ne peuvent produire que les mêmes effets".

En fait l'absence de Ségolène Royal, alors que la réunion de samedi devait tirer les leçons du double échec électoral du PS à la présidentielle comme aux législatives, a attisé les critiques, y compris chez ses partisans. Le mot de "mépris" pour le parti a été prononcé par nombre de participants au conseil national. "Ce serait pas mal que tout le monde soit là", faisait remarquer Jean-Marc Ayrault, le président du groupe socialiste à l'Assemblée. D'autant que cette absence remarquée arrivait à la fin d'une semaine au cours de laquelle Ségolène Royal a fortement déplu aux socialistes, tant par la révélation de sa séparation d'avec François Hollande le soir du résultat des législatives que par ses critiques du Smic à 1.500 euros et des 35 heures.

Les fidèles de Ségolène Royal ont tenté de banaliser la réunion de samedi. "Ce n'est pas aujourd'hui que se joue l'avenir du PS", a fait remarquer Jean-Louis Bianco. Mais ils ont eu du mal à cacher la marginalisation de leur mentor. Ségolène Royal en est à demander une nouvelle campagne d'adhésion à 20 euros pour espérer prendre la direction du parti, sachant que seuls les adhérents ayant six mois d'ancienneté au moins ont le droit de vote.

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