Royal et Sarkozy dans les starting-blocks avant le grand débat

Les deux candidats à la présidentielle préparent leur débat télévisé de mercredi soir. Dimanche, Nicolas Sarkozy s'est dit prêt à débattre "avec respect et également fermement". Ségolène Royal, elle, s'attend à une "confrontation beaucoup plus nette" que celle qu'elle a eu, samedi, avec François Bayrou.

Ce sera comme "l'étape de l'Alpe d'Huez" dans le tour de France cycliste : Nicolas Sarkozy a résumé ainsi, hier, les enjeux du débat télévisé qui l'opposera mercredi soir à Ségolène Royal. A J-2, les candidats sont dans les starting-blocks.

Invités à tour de rôle sur Canal +, hier, les deux finalistes ont livré un peu de leurs impressions. Ségolène Royal pronostique une "confrontation beaucoup plus nette" que celle qu'elle a eu, samedi, avec François Bayrou. Tout en souhaitant que son rival ne profite pas de l'occasion pour "se poser en victime".

De son côté, Nicolas Sarkozy s'est dit prêt à débattre avec la candidate socialiste "avec respect et également fermement", récusant l'idée selon laquelle "on ne débat pas avec une femme comme avec un homme".

L'enjeu du débat est de rallier les quelques sept millions d'électeurs de François Bayrou. Selon un sondage TNS Sofres pour RTL et Le Monde rendu public hier, 31% des électeurs du candidat centriste ont l'intention de voter pour Ségolène Royal, 23% pour Nicolas Sarkozy, 7% veulent s'abstenir et 39% n'ont pas encore fait leur choix. Par ailleurs, 46% des électeurs affirment dans ce sondage qu'ils voteront "par rejet" de l'autre candidat.

Tout le week-end, les deux candidats ont tendu la main, chacun à leur façon, à l'électorat centriste. "Je veux m'adresser aux électeurs du centre, dont les valeurs sont si proches des miennes. Je veux leur dire que leur sensibilité a toute sa place dans la majorité présidentielle que je veux construire et autour de laquelle je veux rassembler les Français", a déclaré Nicolas Sarkozy lors de son meeting parisien qui a rassemblé selon l'UMP près de 40.000 personnes à Bercy.

Déjà, le candidat de droite peut se prévaloir du ralliement de la majorité des députés UDF, dont celui de leur chef de file Hervé Morin. Nicolas Sarkozy a aussi évoqué la possibilité d'introduire une dose de proportionnelle, répondant ainsi aux voeux de l'UDF... et du FN.

Ségolène Royal a quant à elle rencontré François Bayrou samedi, dans un grand hôtel parisien. Un débat au cours duquel l'un et l'autre se sont accordés sur la nécessité de sortir de la logique "bloc contre bloc", et ont exprimé des convergences sur des thèmes tels que "l'Etat impartial", le "verrouillage médiatique", la réforme des institutions, et de nombreux sujets de société.

En revanche, François Bayrou s'est franchement opposé au vote économique du "pacte présidentiel" de Ségolène Royal. A l'issue du débat, il n'a donné aucune consigne de vote. A l'inverse, Jacques Delors a lancé samedi un appel aux électeurs centristes pour qu'ils rallient la candidat socialiste.

La journée d'hier a par ailleurs été marquée par le meeting parisien de Nicolas Sarkozy, au cours duquel le candidat a lancé une vigoureuse charge contre les "héritiers de mai 68". "Candidat du peuple de France", il s'est érigé en porte-parole de "la France qui paye" pour "les fautes des politiques, des technocrates, des syndicalistes, qui paye pour les fraudeurs". Ségolène Royal tiendra meeting à Paris demain, au stade Charléty.


Sarkozy renonce à demande une réforme de la BCE
François Fillon, conseiller politique de Nicolas Sarkozy, a annoncé dimanche que le candidat UMP avait "compris qu'il n'était pas raisonnable de demander la réforme de la BCE" (Banque centrale européenne). "Il a discuté avec les responsables européens. Il n'y avait aucun accord pour engager une réforme", a-t-il ajouté au cours du Grand rendez-vous Europe 1/TV5 Monde/Le Parisien. "Nous demandons simplement que la BCE accepte de regarder la situation et d'essayer de balancer la politique monétaire européenne" pour qu'"on puisse encore fabriquer des avions en Europe", a-t-il poursuivi, en faisant allusion à la crise traversée par Airbus et EADS.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.