Qui a dit que le traditionnel clivage gauche -droite avait explosé en vol au cours de cette campagne électorale ? En tout cas, c'est un duel plutôt classique PS - UMP qui va se livrer au second tour de l'élection présidentielle, le 6 mai prochain.

En effet, ce sont Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal qui sont sortis en tête de ce premier tour avec respectivement 31,18% pour le premier et 25,87% des voix pour la seconde. Avec une confortable avance sur les deux autres candidats susceptibles d'être au second tour, François Bayrou (18,57%) et Jean-Marie Le Pen (10,44%).

Ségolène Royal, que certains voyaient absente du second tour, réussit donc son pari et fera ainsi taire ses détracteurs, notamment au sein de son propre parti. Nicolas Sarkozy, dont les sondages prédisaient tous la présence au second tour, parfois avec une avance significative, remplit son contrat.

François Bayrou échoue donc dans son projet d'être présent au second tour et même de l'emporter. Mais dans sa défaite, il obtient la satisfaction de devenir incontournable entre les deux tours. Car avec son score, trois fois supérieur à celui du premier tour de 2002, son électorat va faire l'objet des attentions tant de Ségolène Royal que de Nicolas Sarkozy. Avec pour l'un comme pour l'autre un dilemme: comment à la fois séduire ces voix centristes et tenter de récupérer les voix les plus à gauche pour la première et à droite pour le second...

Jean-Marie Le Pen est très loin de rééditer son succès de 2002 qui l'avait vu devancer Lionel Jospin au premier tour et se qualifier aux dépends de ce dernier pour le second tour face à Jacques Chirac. Il obtient presque quatre points de moins qu'en 2002.

Selon les chiffres définitifs publiés ce lundi à midi par le ministère de l'Intérieur, les scores sont les suivants:
- Nicolas Sarkozy (UMP) 31,18%
- Ségolène Royal (PS) 25,87%
- François Bayrou (UDF) 18,57%
- Jean-Marie Le Pen (FN) 10,44%
- Olivier Besancenot (LCR) 4,08%
- Philippe de Villiers (MPF) 2,23%
- Marie-George Buffet (PC) 1,93%
- Dominique Voynet (Verts) 1,57%
- Frédéric Nihous (CPNT) 1,15%
- Arlette Laguiller (LO) 1,33%
- José Bové 1,32%
- Gérard Schivardi (CNPT) 0,34%

Laminés par les quatre principaux candidats, les petits candidats subissent dans leur ensemble de cuisantes défaites, mis à part Olivier Besancenot qui tire son épingle du jeu. Le Parti communiste tombe en dessous de la barre des 2%, tandis que Dominique Voynet voit les Verts quasiment balayés avec un maigre 1,5%. Arlette Laguiller signe une bien triste fin de carrière politique. Quant à José Bové, il n'aura pas réussi à capitaliser sur sa notoriété, terminant avant dernier de la compétition.

Ce premier tour restera également marqué par un taux de participation record. Il a atteint 84,6% pour le premier tour de l'élection présidentielle, contre 58,5% au premier tour de 2002, selon le ministère de l'Intérieur.

Quid du second tour ? Le candidat de l'UMP, Nicolas Sarkozy, l'emporterait avec 52% des voix face à la candidate socialiste Ségolène Royal (48%), selon un sondage BVA pour Orange et la presse régionale. Ce sondage a été réalisé après l'annonce des résultats du premier tour et 14% des 825 personnes interrogées n'ont pas exprimé d'intention de vote.

Même tendance pour l'Ifop qui estime que Nicolas Sarkozy l'emporterait au second tour de la présidentielle avec 54% des voix contre 46% à Ségolène Royal.

On apprend enfin que les deux candidats arrivés en tête au premier tour, Nicolas Sarkozy (UMP) et Ségolène Royal (PS), débattront en face à face le 2 mai à la télévision. C'est ce qu'a annoncé dimanche le présentateur de TF1 Patrick Poivre d'Arvor.