Le patron de Belgacom, sous pression, réclame le départ de ses opposants de son conseil d'administration

Critiqué pour son salaire et sa timidité dans sa politique d'acquisition, Didier Bellens souhaite le départ de deux figures historiques du patronat belge du conseil de Belgacom.

Le patron de Belgacom a réclamé, hier samedi 26 juillet le départ de deux membres de son conseil d'administration, opposés à sa politique. Didier Bellens demande le départ de Maurice Lippens, l'influent président du CA de la banque Fortis, et de Georges Jacobs, jusqu'en avril dernier président du conseil d'administration du groupe chimique UCB.

Didier Bellens, administrateur délégué de l'opérateur historique des télécoms belges, espère que le bloc d'administrateurs formé ces deux figures du patronat d'outre-Quiévrain, qui ont essayé de l'écarter de la direction du groupe, va présenter sa démission, indique-t-il dans une interview aux quotidiens néerlandophone De Standaard et Het Nieuwsblad. Didier Bellens qualifie les deux hommes de "réfractaires" et leur reproche "un manque de déontologie" et de "sens des responsabilités".

Le patron de Belgacom avait récemment été désavoué par une large majorité de son conseil d'administration, lui reprochant son manque d'ambition dans sa stratégie d'acquisition à l'étranger. Didier Bellens, qui a souligné la "forte" croissance du nombre de ses abonnés, a répliqué à ses critiques que Belgacom avait bien une une stratégie d'acquisition à l'étranger. La firme examine, a-t-il précisé, plusieurs dossiers de reprise, notamment hors d'Europe occidentale, d'un montant de 4 à 5 milliards d'euros.

Le gouvernement fédéral belge, qui contrôle Belgacom, a demandé au conseil d'administration de négocier avec Didier Bellens, candidat à sa propre succession à la tête du groupe, "une importante diminution" de sa rémunération pour que son mandat soit renouvelé pour la période 2009-2015. Selon la presse, le salaire du patron de Belgacom s'élève à 2,7 millions d'euros bruts par an et il serait question de le faire passer sous la barre des deux millions d'euros.

Didier Bellens a été invité à transmettre par écrit son point de vue sur la stratégie de Belgacom pour les six années de son éventuel prochain mandat. Le gouvernement doit décider d'ici au 28 août prochain s'il le maintient ou non à la tête de l'opérateur, dont l'Etat reste le principal actionnaire. "La sortie de M. Bellens tendrait à confirmer le scénario de son maintien à la tête du groupe", estime samedi le quotidien francophone La Libre Belgique. Toutefois, la ministre des Entreprises publiques Inge Vervotte a affirmé samedi au journal néerlandophone De Morgen que le gouvernement n'a pas encore pris sa décision.

L'interview de M. Bellens est publiée au lendemain de la publication de résultats médiocres pour Belgacom: un recul de 16% de son bénéfice net au premier semestre à 471 millions d'euros et sa prévision de chiffre d'affaires pour 2008 revue à la baisse, entraînant une chute du cours de 6,93%.

Pour sa défense vendredi, M. Bellens a invoqué "un marché difficile", à "la récession mondiale" étant venu s'ajouter "un environnement réglementaire et concurrentiel extrêmement sévère", allusion aux baisses des tarifs imposées par la Commission européenne et par le régulateur belge du secteur des télécoms, l'IBPT.

Ce gendarme belge des télécoms a infligé le même jour une amende de trois millions d'euros à Belgacom, pour avoir tardé à répercuter sur le prix des appels d'un téléphone fixe vers un mobile la baisse progressive requise par l'IBPT en août 2006.

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