Michelin : forte progression des résultats en 2007

Le fabricant français de pneumatiques a enregistré une hausse de 35,3% de son bénéfice net en 2007, à 774 millions d'euros. Le chiffre d'affaires a progressé de 3% à 16,867 milliards d'euros. La marge opérationnelle a gagné 1,6 point à 9,8%, au delà des estimations de Michelin.

Le fabricant français de pneumatiques Michelin annonce ce vendredi avoir enregistré une hausse de 35,3% de son bénéfice net en 2007, à 774 millions d'euros contre 572 millions d'euros en 2006. Le chiffre d'affaires a progressé de 3% à 16,867 milliards d'euros, contre à 16,384 milliards en 2006, ajoute le groupe dans un communiqué.

Le bénéfice opérationnel avant éléments non récurrents a crû de 22,9% à 1,645 milliard, faisant apparaître une marge opérationnelle avant éléments non récurrents de 9,8%, en hausse de 1,6 point. Le bénéfice opérationnel a progressé de 17,9% à 1,319 milliards d'euros.

La marge opérationnelle est au delà de l'estimation du groupe qui tablait sur une marge de 8,6%. A l'inverse, les ventes sont en peu en retard sur les prévisions. Du côté des analystes, ils attendaient un chiffre d'affaires supérieur à 17 milliards et un résultat net de 815 millions.

Pour 2008, Michelin estime que "sauf détérioration marquée de l'environnement, les ventes nettes et le résultat opérationnel avant éléments non récurrents devraient être de nouveau en progrès en 2008".

Oddo Securities a relevé une "déception sur la marge, à 9,8% contre 10,2% attendus par le marché.
Le groupe a expliqué que sa marge opérationnelle avait été affectée par une charge ponctuelle de 74 millions d'euros liée à la nouvelle loi de financement de la Sécurité sociale française votée en décembre 2007. Selon les analystes de Natixis, les résultats sont assombris par une "charge de restructuration de 326 millions d'euros non attendue, plus la possibilité d'un ralentissement sur le marché américain".

La banque UBS indique que tous les éléments des résultats sont inférieurs aux prévisions du consensus des analystes. Le bénéfice net de 774 millions d'euros est ainsi inférieur de 4% aux attentes du consensus. "Le seul point positif est que le groupe a généré 433 millions d'euros de +free cash flow+ [trésorerie nette disponible, ndlr] et a réduit son gearing [dette sur capital, ndlr] de 90% à 70%", a expliqué la banque helvétique.

En Bourse le titre Michelin a reculé de 2,84% à 59,46 euros ce vendredi.

Par ailleurs, le patron du groupe de pneumatiques, Michel Roulier, a annoncé que Michelin allait recruter de 800 à 1.000 personnes par an en France "dans les prochaines années". Le groupe va aussi investir un milliard d'euros en France pour y "maintenir une base industrielle forte".

"Nous allons investir significativement sur les nouveaux marchés, mais nous maintenons une base industrielle forte en Europe de l'Ouest, en particulier en France, et en Amérique du Nord", a déclaré le PDG. "Ce choix que nous faisons de garder une base industrielle forte en France n'est pas un choix facile", a-t-il ajouté, en rappelant que Michelin figurait "parmi les plus gros exportateurs français" et "exporte des pneus en Chine".

La prise d'otages se poursuit à l'usine Michel de Toul, menacée de fermeture
Depuis jeudi matin, deux cadres de Michelin sont retenus à l'usine Kléber de Toul (Meurthe-et-Moselle), où ils ont passé la nuit. Un troisième salarié, chef d'équipe chez Kléber, a néanmoins été évacué ce vendredi matin. Les salariés entendent protester contre la fermeture de l'usine en 2009, qui supprimera 826 emplois. L'usine Kléber est en outre bloquée depuis mercredi soir, un feu de pneumatiques étant alimenté de manière continue devant le site. La production de l'usine s'en trouve fortement ralentie. Ce vendredi matin, le patron de Michelin, Michel Roulier, a "déploré vivement" cette situation et s'est dit "extrêmement choqué". Il a redit que "l'arrêt de l'usine de Toul est inéluctable", mais que l'entreprise "ne laissera pas tomber" les salariés. "Ce que nous avons offert est parmi ce qui a été offert de mieux", a-t-il estimé, en souhaitant "qu'on regarde objectivement ce qui a été proposé". En février dernier, le groupe a en effet dévoilé un projet conjoint d'ouverture, avec Suez, d'un nouveau centre industriel sur ce même site, consacré à la "valorisation de produits en fin de vie" (déchets de pneumatiques) et à la recherche et à la formation sur "la valorisation des matières premières". Ces nouvelles activités devraient générer "plusieurs centaines d'emplois" à l'horizon 2011, selon Michelin.

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