La mobilisation sur les retraites et les 35 heures en retrait par rapport au 22 mai

Selon la CGT, 500.000 personnes ont défilé dans les rues partout en France contre 700.000 lors de la mobilisation unitaire sur les retraites. La grève dans le secteur public a été peu suivie. Les syndicats veulent amplifier le mouvement à la rentrée.

La division syndicale ne paye pas, c'est une évidence. L'appel de la CGT et de la CFDT à une journée de mobilisation et d'action ce mardi contre deux réformes sociales phare du gouvernement, celle visant à passer à 41 ans de cotisations pour une retraite à taux plein, et celle assouplissant une nouvelle fois les 35 heures, a été moins suivie que l'appel unitaire sur les retraites le 22 mai. Le soutien de la FSU et de Solidaires n'y a rien fait.

Selon la CGT, environ 500.000 personnes, dont nombre de salariés du privé, ont participé partout en France aux manifestations, contre 700.000 le 22 mai. La police n'avait dénombré que 300.000 manifestants ce jour-là. C'est pour la CGT "un socle solide sur lequel peut s'appuyer le mouvement social".

Voyant leurs espoirs de mobilisation déçus, la CGT et la CFDT espèrent amplifier le mouvement à la rentrée. "Les suites se passeront après l'été quand les salariés se rendront compte", a affirmé mardi François Chérèque, secrétaire général de la CFDT. La CGT devrait proposer mercredi aux autres organisations syndicales une initiative pour renouer les liens et l'action unitaire.

Par ailleurs, les appels à la grève ont été très peu suivis mardi. Dans la Fonction publique, les quatre fédérations syndicales ont déposé des préavis de grève pour mardi au niveau national pour les trois fonctions publiques (Etat, hospitalière et territoriale). Dans l'Education, le ministère a enregistré entre moins de 3 et 5% de grévistes. Le Sgen-CFDT et la FSU avaient appelé à la mobilisation tout en demandant que celle-ci n'ait aucune incidence sur les épreuves du baccalauréat.

A la SNCF, la direction a enregistré environ 7% de grévistes. Seule la CGT avait déposé un préavis de grève. Le trafic a été peu perturbé, sauf sur quelques TER dans certaines régions et sur la ligne B du RER en Ile-de-France. En province, une partie des transports urbains était perturbée mardi matin, en particulier sur la Côte d'Azur, à Rennes et à Bordeaux.

A la RATP, où seule la CGT appellait à la grève, le trafic a été quasi normal sur les réseaux métro, bus, tramway et RER, avec 94% des circulations assurées, sauf sur la ligne B du RER où un train sur deux roulait. L'interconnexion avec la SNCF en gare du Nord était interrompue.

Le patronat divisé sur la réforme des 35 heures
Critiquant la méthode du gouvernement pour parvenir à ses fin sur le temps de travail, la patronne du Medef n'en salue pas moins le fond du projet, qu'elle juge "intrinsèquement bon". "Nous aurions préféré qu'une autre voie soit prise pour faire évoluer les choses sur la durée du travail", mais "c'est effectivement un texte bon pour les entreprises et qui va certainement mettre de la souplesse dans la gestion du temps de travail et qui sera économiquement efficace et utile", a affirmé mardi Laurence Parisot lors de sa conférence de presse mensuelle. Autre organisation patronale, autre analyse. Pour Jean Lardin, président de la Caped, qui représente les petites entreprises du bâtiment, la négociation du temps de travail au niveau des entreprises comme le prévoit le projet gouvernemental est "un non-sens pour les petites entreprises artisanales" qui risque de "mettre la panique". "Dans une entreprise de quatre ou cinq salariés, les salariés ne sont pas armés juridiquement pour pouvoir tenir une discussion, et les employeurs ne sont pas plus armés juridiquement", a affirmé Jean Lardin sur France Info.

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