Les voix de Renaud Dutreil, investi par l'UMP à Reims, troisième à l'issue du premier tour, se reporteront-elles sur Catherine Vautrin, la candidate rebelle de droite associée au MoDem Jean-Marie Beaupuy, arrivés en deuxième position? Si la réponse est affirmative, cela suffira-t-il pour conserver à la droite la douzième ville de France? Le total de leurs suffrages avoisine les 48%, mais au vu des dernières semaines de campagne, à couteaux tirés entre les deux quadras, le rassemblement risque de se faire dans la douleur.

Conséquence, Adeline Hazan, candidate PS-PC-Verts est en bonne position pour l'emporter. Elle n'a jamais été aussi bien placée et reconnaît que son "score dépasse (ses) espérances". Elle a réuni 42% des voix au soir du premier tour, soit plus de 7% de mieux qu'en 2001 contre le divers droite Jean-Louis Schneiter, lequel était passé d'assez peu au deuxième tour. "C'est la liste que je conduis qui incarne le changement, pas celle des deux candidats de droite, celui du vide et celle de la continuité, loin derrière moi", déclare l'ancienne présidente du Syndicat de la magistrature. Visiblement confiante, elle estime que le taux de participation plus faible à Reims qu'ailleurs (53%) lui laisse encore une marge de progrès. "Dès ce lundi matin, je suis à nouveau sur le terrain, dans les quartiers", assure celle qui estime récolter aujourd'hui "les efforts déployés depuis onze ans à Reims, dont sept en qualité de leader de la gauche au sein du conseil municipal".

L'ex-ministre de la Cohésion sociale, Catherine Vautrin, entend lui contester cette suprématie et rappelle que "sur le papier, c'est possible". "Je mesure la déception de celles et ceux qui ont soutenu Renaud Dutreil. Désormais, j'ai la légitimité et j'appelle au rassemblement pour vaincre la liste socialo-communiste au deuxième tour".

Une chose est sûre, le tramway se fera à Reims car les deux femmes qui vont en découdre le 16 mars étaient favorables à ce projet alors que Renaud Dutreil, a, lui, jusqu'au bout tenté de lui mettre des bâtons dans les roues. C'était, disait-on, l'un des enjeux de cette élection. La question est réglée. Le maire sortant, Jean-Louis Schneiter, peut quitter sa mairie avec le sourire