L'Allemagne aux prises avec plusieurs mouvements de grève

La menace d'une grève dure dans les services publics s'est précisée vendredi, après l'échec des négociations entre l'Etat et le syndicat Verdi. Une grève à la Deutsche Bahn doit démarrer ce lundi.

Les mouvements sociaux s'amplifient, voire se multiplient en Allemagne. Le puissant syndicat des conducteurs de trains GDL veut déclencher un mouvement de grève à partir de lundi, qui pourrait paralyser l'ensemble du pays. La compagnie Deutshe Bahn a présenté vendredi un plan de secours qui doit permettre de faire face à cette perspective de grève illimitée. Le projet du syndicat GDL est qualifié d'"incompréhensible" par Karl-Friedrich Rausch, membre du directoire chargé du transport de passagers.

Deutsche Bahn estime que la moitié environ des trains grandes lignes devraient circuler lundi. "Nous faisons tous les efforts pour éviter cette grève", a affirmé le responsable, tout en reconnaissant ne "pas recevoir de signaux" de la part de GDL. La situation s'annonce particulièrement difficile dans l'ex-Allemagne de l'Est, où GDL est bien implanté, et à Berlin où seulement un train de banlieue par heure est prévu, la société qui gère les transports en commun dans la capitale étant elle-même en grève.

GDL et Deutsche Bahn se sont déjà opposés l'an dernier dans un conflit social portant notamment sur la revalorisation salariale des conducteurs. Fin janvier, les deux parties avaient finalement trouvé un accord portant sur une augmentation de salaires de 11% pour les conducteurs de train. Mais l'accord conclu à l'époque n'a en fait pas été signé. En outre, GDL reproche à Deutsche Bahn de ne pas vouloir accorder aux conducteurs un statut indépendant dans l'entreprise.

Par ailleurs, plusieurs grèves d'avertissement se sont produites ces derniers jours dans les services publics de plusieurs régions d'Allemagne, que ce soit les hôpitaux, les aéroports ou les services de ramassage des ordures notamment. Or, la négociation entre l'Etat et le syndicat Verdi a échoué. Il est donc possible que le mouvement de grève dans les services publics soit amené à se durcir.

Le syndicat Verdi réclame une augmentation des salaires des fonctionnaires de l'Etat et des communes de 8%, avec un minimum de 200 euros d'augmentation par mois. L'Etat propose pour l'heure une augmentation de 4% et conditionne cette hausse de salaires à une augmentation du temps de travail. "C'est inacceptable", estime le président de Verdi, Frank Bsirske.

Une commission de conciliation débutera ses travaux mercredi. Pendant toute la durée de la conciliation - dix jours au plus - la grève est interdite mais en cas d'échec les salariés seront appelés à se prononcer sur le principe d'une grève illimitée.

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