Forgeard placé en garde à vue dans l'affaire des délits d'initiés d'EADS

L'ex-patron du groupe était convoqué à la Brigade financière de la PJ parisienne pour être questionné. A l'issue d'une période maximum de 48 heures, il pourra être présenté à la Justice.

Noë Forgeard, l'ancien co-président d'EADS, a été placé en garde à vue, ce mercredi 28 mai, dans les locaux de la Brigade financière. Il avait été convoqué ce mercredi par ce service de la police judiciaire parisienne pour être interrogé dans l'enquête ouverte en 2006 sur d'éventuels délits d'initiés dont aurait été victime le groupe d'aréronautique et de défense EADS.

Désormais, les policiers disposent d'au maximum 48 heures pour questionner Noël Forgeard, dans des conditions beaucoup plus strictes qu'un simple interrogatoire de police. A l'issue, les policiers pourront le déférer devant les juges d'instruction Xavière Simeoni et Cécile Pendariès pour une éventuelle mise en examen.

Celles-ci sont en charge de la procédure ouverte en novembre 2006 par une plainte contre "X" pour "délit d'initié, recel de délit d'initié et diffusion d'informations fausses ou trompeuses aux marchés financiers", déposée notamment par une association de petits porteurs, à la suite de ventes suspectes de titres EADS. Pour l'heure, aucune poursuite n'a été engagée par les juges.

De son côté, l'Autorité des marchés financiers (AMF) avait transmis en juin au parquet de Paris un rapport dans lequel elle soupçonne 17 personnes, dont Noël Forgeard, de délits d'initiés. L'AMF accuse Noël Forgeard d'avoir exercé une partie de ses stocks options à un moment où il disposait de certaines "informations privilégiées" sur les perspectives financières d'EADS et d'Airbus, sa principale filiale, ainsi que sur les retards dans la production de l'A380 et de l'A350.

Selon les documents officiels d'EADS, Noël Forgeard a vendu 162.000 titres le 15 mars 2006 et réalisé une plus-value de 2,5 millions d'euros. Ses enfants ont vendu 127.998 titres le 17, réalisant une plus-value de 4,2 millions. Selon les mêmes documents officiels, plusieurs autres dirigeants ont effectué des ventes et les groupes Lagardère et DaimlerChrysler, principaux actionnaires privés, se sont partiellement désengagés d'EADS dans la même période. L'AMF a adressé aux personnes concernées une "déclaration de griefs", première étape vers d'éventuelles sanctions administratives.

Les destinataires de cette déclaration de grief nient tout délit d'initié, assurent que leur décision de vendre n'avait rien à voir avec l'A380 et que les transactions se sont déroulées dans les périodes prévues par la loi.

Noël Forgeard a été co-président d'EADS entre juin 2005 et juillet 2006. Il a été contraint à la démission de ce poste après l'annonce officielle des retards de livraison. Il a quitté la société avec une indemnité de départ et de non-concurrence de 8,5 millions d'euros.

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