Pour Sarkozy, les 35 heures doivent prendre fin en 2008

Le président de la République a redit mardi qu'il voulait en finir avec les 35 heures, estimant que "le problème français est (que) nous ne travaillons pas assez". Pour les syndicats, c'est le signe de l'échec de son slogan "travailler plus pour gagner plus".

"Libérer les forces du travail" en France pour renforcer l'économie. Ce voeu formulé mardi par le président de la République devrait se traduire en 2008 par une réforme substantielle des 35 heures. Nicolas Sarkozy l'a redit devant un parterre de journalistes: "Oui" les 35 heures comme durée légale du travail s'imposant à toutes les entreprises sont vouées à prendre fin cette année. "Le problème français est connu, nous ne travaillons pas assez alors que les autres travaillent plus", a affirmé le chef de l'Etat. Pour lui "il faut laisser les gens qui veulent travailler plus pouvoir le faire".

Plusieurs lois et décrets ont déjà largement assoupli la durée légale du travail depuis 2003, que ce soit l'augmentation du contingent légal d'heures supplémentaires, la possibilité pour les salariés de faire "heures choisies" au delà de ce contingent, la monétisation du compte épargne temps, la récente défiscalisation des heures supplémentaires ou la prochaine possibilité de racheter des jours RTT. Mais pour le chef de l'Etat comme le Premier ministre, ce n'est pas encore suffisant. François Fillon a affirmé mardi que les 35 heures sont "l'une des erreurs économiques et sociales les plus graves qui aient été commises dans notre pays depuis 25 ans".

Le gouvernement a donné aux partenaires sociaux jusqu'au 31 mars pour adécider ce qui, en matière de durée du travail, doit relever de la loi ou de la négociation. Une loi pourrait voir le jour avant l'été, qui renverrait à la négocation d'entreprise la fixation du seuil de déclenchement des heures supplémentaires et leur majoration. Il en serait alors fini de la durée légale uniforme pour toutes les entreprises, car celle-ci ne s'appliquerait qu'en cas de l'absence d'accord.

Pour François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, en demandant aux partenaires sociaux de discuter de la suppression de la durée légale du travail le gouvernement leur "demande en fait de revenir sur le principe du 'travailler plus pour gagner plus'". "En limitant de fait l'accès aux heures supplémentaires" en reculant le moment de leur déclenchement, le gouvernement propose ainsi aux syndicats et au patronat "d'acter l'échec de la principale promesse de Nicolas Sarkozy et de sa loi sur le pouvoir d'achat" votée l'été dernier, affirme le syndicaliste dans Le Monde de mercredi.

La CGT note également le "changement de cap" du président de la République, dont le slogan est désormais selon elle "travailler plus longtemps, plus vieux et gagner moins". "Pour les salariés, tout confirme qu'il est grand temps de se faire entendre et de construire des mobilisations syndicales unitaires pour faire valoir leurs priorités revendicatives", au premier rang desquelles l'augmentation de leur pouvoir d'achat", estime la centrale de Bernard Thibault dans un communiqué.

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