Selon la presse britannique, la banque Alliance & Leicester aurait eu des discussions avec le géant bancaire espagnol Santander. Les pourparlers entre les deux groupes auraient eu lieu début décembre. Mais ils auraient finalement échoué faute d'accord sur un prix de rachat d'A&L.

Du coup, le titre de la banque britannique a été très entouré ce mercredi à la Bourse de Londres. Le titre A&L s'est envolé de 16,36% à 754 pence. A ce cours, le groupe est valorisé environ 3,1 milliards de livres sterling (4,03 milliards d'euros). A Madrid, l'action de la première banque d'Espagne Santander a cédé 1,35% à 14,59 euros.

A la suite de ces informations de presse, le Financial Times écrit toutefois ce mercredi que Santander n'exclurait pas une reprise des discussions sur la base d'une offre améliorée. Dans un entretien accordé lundi au FT, Emilio Botin, président du conseil d'administration de Santander, déclarait ainsi que son groupe était en quête d'acquisitions en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, et qu'il voulait profiter des turbulences actuelles sur les marchés financiers pour réaliser des achats à bon compte.

Or, la valeur boursière d'A&L a perdu plus de 40% en 2007, dans le sillage de la chute de Northern Rock, son homologue britannique en grande difficulté à la suite de la crise du "subprime". Santander est aussi connu outre manche pour s'être déjà illustré avec le rachat de la banque britannique Abbey, très active sur le marché des prêts immobiliers.

Selon un analyste chez Venture cité par Reuters, "Santander doit trouver qu'A&L est très bon marché à l'heure actuelle". "Santander dispose de liquidités et le niveau de son action est confortable. L'établissement n'a pas beaucoup souffert par rapport à beaucoup d'autres banques - il est donc bien positionné pour examiner d'éventuelles acquisitions, en se servant de ses actions."

De son côté, Alliance & Leicester, septième banque de Grande-Bretagne, fait depuis longtemps l'objet de rumeurs de rachat. Parmi les noms de repreneurs régulièrement cités figurent, outre Santander, le Crédit agricole et l'australien NAB. En 2006, le Crédit agricole avait ainsi dit réfléchir à la formulation d'une offre sur Alliance & Leicester, avant de se rabattre sur l'établissement grec Emporiki .

A&L et Santander se sont refusés pour l'instant à tout commentaire.