Les autres films de la semaine

Parmi les sorties cinéma de ce mercredi: "Retour à Gorée", "Délivrez-nous du mal", "Deux Soeurs pour un Roi", "Horton", "Disco", "Sans état d'âme" et "Les 7 vierges".

"Retour à Gorée"
Revenir à ses sources africaines et rappeler les liens entre l'Afrique et l'Amérique, telle était l'ambition du chanteur sénégalais Youssou N'Dour, figure emblématique de la musique du monde. Concrétiser ce projet conduisit le réalisateur suisse Pierre-Yves Borgeaud à un périple tricontinental. Port de départ Gorée, d'où sont partis les esclaves vers l'Amérique trois siècles durant. Toujours en compagnie du pianiste Moncef Genoud, Youssou N'Dour va à la rencontre de musiciens aux Etats-Unis (Atlanta, la Nouvelle-Orléans, New York) et en Europe pour constituer une formation musicale. Echanges de notes en studio et d'impressions en ville nourrissent ce road movie qui évoque l'héritage africain de "la grande musique noire" et la condition des noirs, hier et aujourd'hui.

Un voyage qui s'achève à son point de départ à Gorée pour un concert, rassemblant sur une même scène un groupe vocal religieux de Géorgie, Idris Muhammad (batteur) et Jammes Cammack (basse) - la rythmique d'Ahmad Jamal- un trompettiste luxembourgeois et bien sûr, le porteur du généreux projet, Youssou N'Dour.

Oeuvre délicate et sensible, "Retour à Gorée" offre un éclairage passionnant sur l'influence de l'Afrique sur la culture musicale américaine. Un travail documentaire qui vient rejoindre en qualité la série de six films sur le blues et ses origines produite par Martin Scorsese. Le road movie ethno-musical de près de 120 minutes tient la distance et... le rythme.

A noter: concert de Youssou N'Dour le 5 avril à Bercy (75012) avec le groupe Super Etoile de Dakar.
J.-L.L.

"Délivrez-nous du mal"
Spécialiste des affaires de pédophilie aux Etats-Unis, Amy Berg se penche sur le cas du père O'Grady, prêtre catholique, prédateur sexuel ayant sévi en Californie dans les années 80. Rencontrant les victimes garçons et filles devenus adultes, ainsi que leurs parents, abusés par l'attitude mielleuse de l'ecclésiastique qui réussissait à s'introduire dans l'intimité de la cellule familiale, la réalisatrice met en lumière l'irréparable traumatisme subi (sa plus jeune victime avait neuf mois). Elle met aussi en avant l'attitude de la hiérarchie de l'archidiocèse de Los Angeles qui, avertie des ses méfaits, a préféré étouffer le scandale, se contentant de déplacer plusieurs fois le père de paroisse en paroisse et de payer des avocats pour retarder la procédure pénale. Elle a aussi rencontré O'Grady, expulsé en Irlande, son pays natal, après son incarcération. Il n'a qu'une idée en tête, s'expliquer auprès de ses victimes auxquelles il a écrit individuellement. Lesquelles n'ont que faire d'"explications" bien tardives.
N.T.

"Deux Soeurs pour un Roi"
Avec le scénariste de "The Queen" et la productrice d'"Elizabeth" (deux longs-métrages primés aux Oscars), "Deux Soeurs pour un Roi" bénéficie d'une équipe coutumière des tribulations au sommet du pouvoir britannique. Cette fois, il s'agit de faire revivre Henry VIII, le père de la fameuse reine Elizabeth, dit aussi Barbe Bleue. Le film s'attarde sur ses deux promises, Anne et Mary Boleyn, interprétées par Scarlett Johansson et Natalie Portman, des soeurs dont les liens vont petit à petit se déchirer, pervertis par des machinations politiques particulièrement vicieuses. Mélodrame un brin ampoulé, cette luxueuse et très classique reconstitution contient malgré tout suffisamment de rebondissements pour ravir les inconditionnels de conspirations machiavéliques.
O. L. F.

"Horton"
Une histoire empruntée au Docteur Seuss, l'un des plus grands auteurs américains de livres pour enfants. Des personnages attachants. Des images de synthèse magnifiques sorties du studio Blue Sky ("L'âge de glace" 1 et 2). Un doublage en français réussi (Danny Boon). Et pourtant, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans ce dessin animé signé Jimmy Hayward et Steve Martino. Tous deux ont planté leur décor au coeur de la jungle. C'est là que vit Horton, éléphant sympathique sous ses abords un peu niais. Il y mène une vie paisible, entouré des plus jeunes animaux de la forêt. Jusqu'au jour où les Zous, des personnages microscopiques vivant sur une minuscule poussière, l'appellent au secours. Seuls les tout petits (3 ans) trouveront un intérêt à cette histoire à prendre au premier degré. Les réalisateurs peinent surtout à faire cohabiter l'univers d'Horton avec celui des Zous. Au point de donner l'impression d'avoir créer deux films différents qui ne parviennent jamais à fusionner.
Y. Y.

"Disco"
Tout auréolé du succès de "Camping", Fabien Onteniente plante cette fois sa tente au Havre pour exploiter la veine de la nostalgie avec "Disco". Franck Dubosc, normand natif de la banlieue rouennaise, mène toujours la danse, chômeur quadragénaire qui reconstitue son groupe vingt ans après pour gagner le concours régional de disco academy et envoyer son fils en voyage au pays des kangourous. Les caractères sont taillés à la serpe: employé, ouvrier, bourgeois, organisateur de spectacle, et permettent des numéros de cabotinage (Depardieu, Le Bihan, Nanty, Cordy). Les bons sentiments se ramassent à la pelle. Et les clichés aussi... Seule émerge par une composition délicate Emmanuelle Béart, en professeur de danse déchirée entre ses origines bourgeoises et son affection pour ce pur produit des milieux populaires, à savoir Dubosc. On retiendra également la performance de ce dernier en danseur disco. Pour amateurs exclusifs de comédie "nanar" ou pour "traders" lessivés après 12 heures de desk!
J.L.L.

"Sans état d'âme"
Réseau de prostitution dirigé par une tante Louise à poigne, call girls de luxe amatrices des deux sexes, trafic de drogue, juge d'instruction arriviste, jeune journaliste idéaliste, flic intègre... tels sont les ingrédients de ce premier long métrage de cinéma de Vincenzo Marano, ancien chef opérateur et réalisateur de séries à succès pour la télévision. Il accumule les clichés dans ce polar doté de moyens inversement proportionnels à son intérêt.
N.T.

"Les 7 vierges"
L'espagnol Alberto Rodriguez suit au plus près les tribulations d'un jeune dans une cité d'une ville du Sud de la péninsule. Tado, adolescent qui purge une peine dans un centre de redressement, a reçu un permis spécial de 48 heures pour assister aux noces de son frère, seul membre de sa famille qui lui reste après l'abandon de leur mère. Déterminé à faire, pendant ces deux jours, tout ce qui lui est interdit dans le centre, Tano retrouve son meilleur ami et revient à la liberté en se saoulant, se droguant, chapardant, faisant l'amour... Mais en l'espace d'un week-end, le garçon peut aussi constater que ses repères se sont effondrés et combien tout a changé autour de lui. Si bien que ce permis devient un passeport pour la maturité.
N.T.

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