La BCE laisse ses taux inchangés, Trichet souligne le ralentissement de la croissance

La banque centrale européenne a laissé inchangé son principal taux directeur à 4,25%. Jean-Claude Trichet souligne le ralentissement économique avec une prévision de croissance abaissée mais reste mobilisé contre l'inflation. La Bank of England a opté également pour le statu quo à 5%.

Malgré les inquiétudes sur la croissance en zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) a gardé ce jeudi ses taux directeurs inchangés. Le principal taux directeur de la zone euro reste donc à 4,25%. La Banque d'Angleterre (BoE, Bank of England) a fait de même : face à la forte inflation outre-Manche mais aussi à la menace accrue de récession, elle a voté pour le statu quo, le laissant à 5%, à l'issue d'une réunion de deux jours.

Pour ce qui est de la décision de la BCE, malgré un léger reflux, l'inflation en zone euro reste élevée: 3,8% sur un an en août, selon un taux provisoire, toujours tirée par le pétrole et l'alimentation. C'est toujours bien supérieur à l'objectif de 2% de la BCE qu'elle espète atteindre en 2010.

Ces tensions sur les prix empêchent la Banque centrale d'abaisser ses taux pour venir en aide à une économie à la peine comme en témoignent les derniers chiffres venues d'Allemagne (à lire en cliquant ci-contre à droite dans notre rubrique : "sur le même sujet"). L'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) a ainsi révisé mardi fortement à la baisse ses prévisions de croissance pour 2008, à 1,3% contre 1,7%, et jugé la zone euro plus proche de la récession que les Etats-Unis.

Ce jeudi, le président de l'institution monétaire Jean-Claude Trichet a d'ailleurs souligné que les dernières statistiques prouvaient que la croissance était en train de ralentir. Mais il a aussi indiqué que les risques d'inflation demeuraient dans la zone euro et que la BCE voulait absolument éviter les effets inflationnistes de second tour (demandes de hausses des salaires après les hausses de prix).

La BCE a aussi annoncé qu'elle révisait à la baisse ses prévisions de croissance pour 2008 de 1,8% à 1,4% et pour 2009 de 1,2% à 1,5%. Elle fait de même pour ses prévisions d'inflation, portées de 3,4% à 3,5% pour cette année et de 2,4% à 2,6% pour 2009.

Les analystes ne s'attendent pas à une prochaine baisse des taux en 2008, mais parient plutôt sur 2009 dans l'attente que les risques inflationnistes s'apaisent avant éventuellement de réduire les conditions du crédit pour aider une économie en berne.

Une courte majorité de la quarantaine d'économistes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires mise sur une poursuite du statu quo jusqu'à la fin du premier trimestre. Ils sont plus nombreux en revanche à miser sur des taux directeurs moins élevés à la fin juin.

En tout cas, les inquiétudes sur la croissance dans la zone euro ont déjà eu leur effet sur la monnaie européenne. L'euro est tombé autour de 1,44 dollar, son plus bas niveau depuis janvier.

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