Information judiciaire contre Total après une plainte sur ses activités en Russie

Une information judiciaire a été ouverte contre X pour abus de confiance au parquet de Nanterre concernant les activités de Total dans deux régions russes, a-t-on appris ce matin de source judiciaire, confirmant une information du Figaro.

Trois ans après l'épilogue judiciaire de l'affaire Elf, le retour. Le Figaro révèle ce matin qu'un juge d'instruction de Nanterre enquête sur le groupe pétrolier français suite à des plaintes de deux régions russes. Ces deux régions,Volgorad et Saratov, situées entre l'Ukraine et le Kazakhstan, ont signé en 1993 un contrat avec Elf portant sur l'exploitation de champs pétrolifères et poursuivent la société française - absorbée depuis par le groupe Total - pour un préjudice qu'elles estiment à 170 milliards de dollars.

Cette somme représente, selon elles, les bénéfices virtuels qui auraient pu être engrangés si la compagnie française avait effectivement exploité ces champs pétrolifères, ce qui n'a pas été le cas, selon le quotidien.

L'information judiciaire, ouverte par le procureur de Nanterre Philippe Courroye, a été confiée au doyen des juges d'instruction de ce tribunal, Alain Philibeaux

Interrogé jeudi en marge d'un colloque pétrolier organisé par la publication Pétrostratégie, le directeur général de Total Christophe de Margerie a commenté la somme avancée: "le ridicule ne tue plus", avant d'ajouter qu'il n'était "pas au courant" et de se demander si ce montant était "en roubles ou en dollars".

La révélation de cette affaire intervient alors qu'une audience doit se tenir lundi devant le tribunal de commerce de Paris dans un dossier parallèle, où le Comité olympique russe (COR) et la société panaméenne Blue Rapid, représentée par l'homme d'affaire André Guelfi, réclament à Total des dommages-intérêts après le retrait supposé d'Elf d'un projet en Russie.

L'avocat de Total, Me Emmanuel Rosenfeld, a qualifié l'information judiciaire de "manipulation grossière" et de "pétard mouillé", évoquant une "contre-attaque judiciaire" de l'homme d'affaire André Guelfi, toujours en litige avec le groupe pétrolier après sa condamnation dans le volet principal de l'affaire Elf en 2003.

"Cette contre-attaque judiciaire est une mise en scène imaginée par André Guelfi qui considère que sa réclamation (de dommages-intérêts pour avoir servi d'intermédiaire dans ces contrats, ndlr) présentera mieux s'il la place sous l'égide des Russes", a déclaré Me Rosenfeld à l'AFP.

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