Les autres films de la semaine

Parmi les autres sorties cinéma de ce mercredi, signalons "Mad Detective", "Andalucia", "La maison jaune", "U23D", "The dead girl", "Les femmes de l'ombre" et "Cours toujours".

"Mad Detective"
Johnnie To, l'as du cinéma, de Hong Kong, s'est associé à son producteur Wai Ka-Fai pour concocter un polar non conventionnel. Histoire de corser un peu la sauce habituelle, ils ont inventé un piment inédit: un flic fou qui a le don de voir à l'intérieur des gens. Si bien que ce qu'on voit n'est pas forcément la vérité. L'intrigue de départ est on ne peut plus classique: une arme à feu appartenant à un policer est retrouvée, associée à plusieurs cambriolages et meurtres. L'inspecteur Ho, un novice, est chargé de mener l'enquête. Sa seule chance de la résoudre est de demander de l'aide à son pair et ancien supérieur, Bun. Profiler doué, celui-ci a perdu la raison quelques années auparavant. Ses façons peu orthodoxes sèment le doute dans l'esprit de Ho. Le spectateur, lui, se perd dans ce labyrinthe plus que sophistiqué.
N.T.

"Andalucia"
Yacine parcourt la ville, en quête d'aventures et de vérités. Tel un musicien qui "chercherait un accord pendant une heure et demie", souligne le réalisateur, Alain Gomis ("L'Afrance", 2000). Voyage d'un jeune de banlieue en quête de son identité, "Andalucia" se présente comme un road movie déjanté et sensible. Rêveur permanent, sans attaches, habitant une caravane, Yacine s'intéresse aux autres. A tous les autres, ses anciens potes des quartiers, sa famille, ou encore des marginaux en tout genre rencontrés dans "la rue". Il porte un regard toujours ouvert, toujours émerveillé. Samir Guesmi ("Ne le dis à personne", "Akoibon"), donne sa lumière intérieure et son visage qu'on dirait sorti d'un tableau du Greco à Yacine. Une belle composition.
J.-L.L .

"La maison jaune"
Voici l'un des plus beaux films algériens qu'il ait été donné de voir ces dernières années. D'autant qu'Amor Hakkar explose tous les clichés habituellement accolés à son pays. L'histoire, pourtant, ne tient qu'à un fil. Elle n'en est pas moins captivante et bouleversante. Car il est ici question d'un paysan des Aurès dont le fils est mort accidentellement. Surmontant sa tristesse, le vieil homme -aidé par sa fille- va faire son possible pour redonner le goût de la vie à sa femme, éperdue de chagrin. Point de violence, de guerre des sexes ou de religion ici. Hakkar se focalise plutôt sur la bonté, la solidarité, la générosité, la douceur des habitants de la région sans jamais sombrer dans la mièvrerie. Son film, porté par une image superbe, déborde d'une tendresse qui éclabousse les spectateurs. Avec bonheur.
Y. Y.

"U23D"
Faute de distributeur, "U23D" ne sort que dans une salle à Paris. Comme son nom l'indique, il s'agit d'un concert de U2 filmé en trois dimensions. Lunettes sur le nez, vous voilà conviés à vous fondre littéralement parmi la foule pour participer au show de la dernière tournée du groupe de rock irlandais le plus populaire au monde. Si le film est strictement réduit au concert (pas d'interviews ou d'images des coulisses), le système 3D transcende la débauche technologique et visuelle déjà déployée sur scène. Une expérience forte qui ravira les fans du groupe de Bono.
O. L. F.

"The dead girl"
Il y a quelque chose de très littéraire dans le dernier film de Karen Moncrieff qui s'est vue décerner le Grand Prix du dernier festival de Deauville. A commencer par l'intrigue, éclatée en cinq histoires aussi courtes et concises que des nouvelles. Toutes sont reliées par la découverte du corps d'une jeune femme. De quoi pousser celle qui l'a trouvée à changer d'existence. Une autre est persuadée qu'il s'agit de sa soeur disparue des années plus tôt, alors que la mère de la défunte découvre la vraie vie de sa fille. Sans oublier cette épouse délaissée qui soupçonne son mari d'être à l'origine du crime. La réalisatrice filme tout cela de très près, multiplie les gros plans sur des détails, générant un climat étouffant. Dommage que l'intensité de ces histoires soit inégale car Karen Moncrieff s'y entend pour imposer un univers, et une écriture cinématographique aussi forte que maîtrisée.
Y. Y.

"Les femmes de l'ombre"
C'est une histoire, vraie, passionnante. Celle d'une résistante française engagée par les services secrets britanniques au printemps 1944 pour récupérer un agent anglais tombé entre les mains des nazis alors qu'il effectuait des recherches sur les plages de Normandie. Notre héroïne (Sophie Marceau) va donc recruter trois autres femmes pour mener l'opération. L'intrigue est aussi passionnante qu'elle évite le manichéisme. Jean-Paul Salomé a malheureusement filmé tout cela de manière très académique. Et que dire de l'interprétation de Sophie Marceau dont le jeu, minaudé et appuyé, donne l'impression que Vic (son personnage dans "La boum") joue à la guerre. Restent heureusement l'inégalable Julie Depardieu, mais aussi Déborah François et Marie Gillain qui apportent la fraîcheur nécessaire à une telle histoire.
Y. Y.

"Cours toujours"
Le jour de son mariage avec la belle Libby, enceinte de quelques mois, Dennis s'est enfui en courant. Depuis, Dennis est un looser intégral. S'il aime toujours Libby, il reste néanmoins incapable de s'engager et d'assumer ses responsabilités. Jusqu'au jour où la femme de sa vie se met en ménage avec un golden boy américain. Dès lors, notre homme est prêt à tout pour la récupérer. Et même à courir le marathon de Londres s'il le faut. Sur cette intrigue aussi épaisse qu'un sandwich au concombre, David Schwimmer (l'un des acteurs de la série culte Friends) a brodé une comédie romantique poussive aux scènes aussi attendues que répétitives. Dans le rôle de Dennis, Simon Pegg -comique britannique hilarant-, sauve les meubles comme il peut. Mais ce n'est pas suffisant.
Y. Y.

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