Crédit Agricole veut céder 5 milliards d'euros d'actifs et renonce à deux acquisitions

La crise financière a divisé par trois le bénéfice de la banque au premier trimestre à 892 millions après de nouvelles dépréciations, la conduisant à lancer une augmentation de capital ainsi qu'un programme de cession d'actifs. Crédit Agricole renonce à racheter Bankinter et Banca Della Marche.

La rigueur est de mise pour Crédit Agricole. Outre un programme de cession d'actifs de 5 milliards d'euros d'ici 18 mois, la banque verte annonce également le gel de toute acquisition de "taille significative" jusqu'à nouvel ordre. Elle annonce donc qu'elle renonce au rachat des banques Bankinter et Banca Della Marche.

Comme annoncé dès mardi, le groupe va lancer "avant l'été" une augmentation de capital d'un montant de 5,9 milliards d'euros afin de renforcer son ratio de fonds propres et "assurer la croissance organique de ses métiers".

Le montant élevé de l'opération - Société Générale avait levé 5,5 milliards - , qui avait intrigué les analystes, vise aussi à combler les pertes de Calyon, sa filiale de banque de financement et d'investissement (BFI) qui "ampute les ressources propres destinées à faire face aux acquisitions engagées mais non encore clôturées (1,1 milliard d'euros)", explique la banque. Calyon affiche une perte de 795 millions au premier trimestre, après 1,9 milliard de déficit au quatrième trimestre 2007. Elle a en effet enregistré ce trimestre de nouvelles dépréciations d'actifs de 1,205 milliard, portant la facture totale de la crise pour le groupe à 4,2 milliards d'euros. Son patron Marc Litzler s'en va et est remplacé par Patrick Valroff, actuel directeur du pôle Services financiers spécialisés.

Le groupe Crédit Agricole reste bénéficiaire, avec un profit net de 892 millions d'euros. Un bénéfice certes, mais uniquement imputable à des plus-values. Crédit Agricole SA a en effet bénéficié au premier trimestre d'une plus-value exceptionnelle de 882 millions d'euros sur la cession de sa participation dans Suez et d'une autre plus-value de 420 millions d'euros liée à la création de Newedge.

Crédit Agricole réaffirme son intention de recentrer sa BFI, qui était déjà en perte au quatrième trimestre 2007, sur des activités moins risquées et de réduire la part des fonds propres qui lui est allouée. Un plan d'actions sera présenté à ces fins en septembre prochain. Dans un premier temps, il prévoit de diminuer de 10% la base de coûts de celle-ci pour un effet d'au moins 150 millions d'euros dès 2008. La banque entend en outre limiter à 1% la croissance de ses frais cette année. Elle entend procéder à des arbitrages d'actifs, "avec un potentiel de cessions de 5 milliards d'euros sur un horizon de 18 mois".

"Ces mesures seront accompagnées d'une gestion resserrée des fonds propres visant une croissance contenue des actifs", déclare-t-elle. Elle précise enfin que la taille de son augmentation de capital tient compte des pertes de sa BFI, de sa décision de porter son ratio Tier 1 à 8,5% et de l'abandon de l'option de paiement du dividende 2007 en actions.

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