Réorganisation à la tête de l'UMP. Pour encadrer Patrick Devedjian, dont la gestion au poste de secrétaire général est très controversée, Nicolas Sarkozy a lui-même mis en place un nouvel organigramme, annoncé ce vendredi.

Principale nouveauté : l'arrivée du ministre du Travail, Xavier Bertrand, ainsi que celle de la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, deux proches du président de la république. Ils seront chargés de " border" tous les deux le secrétaire général en étant nommés secrétaires généraux adjoints.

La nomination de Xavier Bertrand - qui s'est beaucoup impliqué dans la récente campagne électorale et n'a jamais fait mystère de ses ambitions, notamment pour le poste de Premier Ministre - doit servir de "contrepoids" à François Fillon, dont la popularité, notamment auprès des députés, agace le président.

De même, la nomination de Nathalie Kosciusko-Morizet symbolise l'arrivée d'une nouvelle génération. La secrétaire d'Etat est l'une des valeurs montantes de la droite, en particulier après sa victoire aux municipales dans la ville de Longjumeau.

Parmi les autres nominations, le secrétaire général adjoint, Dominique Paillé, devient porte-parole de l'UMP. Un poste tremplin pour ses prédecesseurs, Nadine Morano, Yves Jego, Valérie Pécresse ou Luc Chatel, tous devenus ministres. Les députés de Seine-et-Marne, Chantal Brunel, et des Hauts-de-Seine, Frédéric Lefebvre, sont également nommés porte-parole.

En ce qui concerne les conseilleurs politiques, l'équipe est renforcée avec l'arrivée de la ministre de l'Enseignement Supérieur, Valérie Pécresse, du ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, du député des Bouches du Rhône, Bernard Deflesselles, du député de l'Eure, Bruno Le Maire, ancien collaborateur de Dominique de Villepin, de l'ancien ministre et sénateur Gérard Longuet, de l'adjoint au maire de Marseille, Renaud Muselier, et du député du Val d'Oise, Axel Poniatowski.

Autre innovation, la création de quatre postes de délégués généraux, outre celui déjà détenu par le secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le parlement, Roger Karoutchi (Ile-de-France). Le nouveau maire de Nice, Christian Estrosi, devient délégué général au développement du mouvement. Une nomination qui risque d'instaurer une cohabitation explosive avec Patrick Devedjian, les deux hommes ayant des relations tendues. Le député du Rhône, Philippe Cochet, qui a cédé sa place de secrétaire général adjoint à Nathalie Kosciusko-Morizet, devient délégué général à la "réforme".

Ce nouvel organigramme fait également la part belle aux centristes en attribuant au député du Nord (ex-UDF), Philippe Daubresse, une délégation générale au "dialogue social", et à celui de Maine-et-Loire, l'ex-UDF Marc Laffineur, celle des "relations avec les élus".

Les centristes Jean-Pierre Raffarin, Jean-Claude Gaudin et Pierre Méhaignerie conservent pour leur part leurs postes de vice-présidents du Conseil national (parlement du parti).

Enfin, le député de l'Oise, Edouard Courtial, qui secondait jusqu'ici le patron des fédérations Alain Joyandet, est promu et chapeautera un trio de secrétaires nationaux "fonctionnels", chargés des fédérations et des adhésions.

Selon le communiqué de l'UMP, ce remaniement répond à trois objectifs : "rassembler toutes les sensiblités de l'UMP, refonder l'implantation de l'UMP là où elle a été insuffisante et précéder l'action gouvernementale et en faire la pédagogie". Pour Nicolas Sarkozy, l'ambition est surtout, après la mécanique éraillée des élections municipales, de refaire de l'UMP une " machine à gagner".