Le déficit public français a bien atteint 2,7% du PIB l'an dernier (après 2,4% en 2006), a confirmé ce vendredi matin le ministre du Budget et des Comptes publics, Eric Woerth. "L'insee, qui est garant du calcul de ces déficits publics, va transmettre là maintenant à Bruxelles" ce taux, supérieur aux anticipations, a-t-il précisé sur RTL. Le chiffre précis "est de 50 et quelques milliards d'euros", a-t-il ajouté, sur la base d'une dépense de 1.950 milliards d'euros, reconnaissant que le pourcentage était de trois points supérieur à ce qui avait été prévu (2,4%).

Eric Woerth a confirmé que le gouvernement serait probablement amené à annuler "une partie, moins de la moitié" de la réserve de 7 milliards d'euros qu'il avait constituée et il a promis une "maîtrise intraitable" de la dépense publique. Il a redit que les finances publiques seraient à l'équilibre en 2012 comme l'a France l'a promis à ses partenaires européens.

"Les finances publiques dans ce contexte économique extrêmement difficile ne peuvent pas être en équilibre en 2010, elles doivent être en équilibre en 2012 - c'est là dessus que le président de la république (Nicolas Sarkozy) s'est engagé", a-t-il dit, ajoutant: "2010 si la croissance le permet, 2012 en tout état de cause".

Le ministre a, par ailleurs, confirmé que la prévision de croissance économique pour la France en 2008 se situait désormais dans une fourchette de 1,7% à 2%, chiffres fournis cette semaine par le Premier ministre, François Fillon. "A partir du mois d'avril, on va revoir les prévisions globales macroéconomiques et budgétaires (...) et nous verrons", a-t-il dit, soulignant toutefois que le budget 2008 avait été "calculé de manière prudente".

Plus tard dans la journée, le gouvernement a revu à la hausse son objectif de déficit public pour 2008, visant désormais 2,5% du PIB contre 2,3% prévu initialement, selon un communiqué des ministères de l'Economie et du Budget. "Ce déficit serait certes légèrement supérieur à l'objectif de 2,3 points de PIB retenu dans notre programme de stabilité (transmis à la Commission europénne, ndlr), en raison de l'impact conjoncturel sur les recettes d'une croissance un peu moins élevée que prévu", poursuivent les deux ministères.

Dans la matinée, l'Insee avait confirmé que le déficit public s'élevait pour 2007 à 50,3 milliards d'euros, soit une dégradation de 7,7 milliards, en raison d'une progression des dépenses (4%) supérieure à celle des recettes publiques (3,4%). La dette publique s'est pour sa part montée à 64,2% du PIB contre 63,6% en 2006, avec un montant total en hausse de 5,2% à 1.209,5 milliards d'euros.

Dans son communiqué, l'Insee note que le taux de prélèvements obligatoires, après trois années de hausse, a diminué de 0,4 point en 2007 pour représenter 43,5% du PIB après 43,9% en 2006, en raison d'une progression modérée des impôts (3,1%).