Le rachat de l'américain Huntsman par le fonds d'investissement Apollo compromis

Le rachat par endettement (LBO) du groupe chimique américain, pour 6,5 milliards de dollars, est sur le point d'échouer. Le fonds de capital-investissement Apollo Management estime que la situation financière d'Huntsman remet en question son financement bancaire.

Un nouveau LBO (rachat par endettemment) aux Etats-Unis risque bien d'échouer. En effet, la reprise du groupe chimique américain Huntsman par le fonds d'investissement Apollo Management et sa filiale Hexion semble bien compromise. Apollo a entamé des démarches juridiques destinées à restreindre la portée de son engagement en cas d'échec de la transaction, déclenchant la colère de la direction de Huntsman. A Wall Street la nouvelle a été également très mal prise puisque le cours de Huntsman baissait de 40% après la fermeture de la Bourse.

Hexion, qui avait conclu en juillet 2006 le rachat de Huntsman pour 6,5 milliards de dollars, avec en outre une reprise de dette de 4,1 milliards, a deposé une plainte devant un tribunal du Delaware pour faire annuler l'accord. Dans un communiqué, le groupe fait valoir que les mauvais résultats d'Huntsman (une dette accrue et des bénéfices inférieurs aux attentes) compromettaient le succès de la fusion. Hexion explique qu'il "ne croit pas que les banques fourniront les crédits nécessaires pour la fusion prévue par l'accord" et qu'il "ne croit pas qu'un financement alternatif soit disponible".

"Hexion et Huntsman peuvent réussir séparément, mais ne pourraient pas supporter le poids de la dette prévue dans l'accord initial", a conclu le PDG d'Hexion Craig Morrison, cité par le communiqué. De son côté, Peter Huntsman, PDG du groupe, regrette la volte-face d'Apollo et prévient qu'il utilisera tous les moyens à sa disposition pour empêcher le fonds de capital-investissement de se retirer de l'opération. "Nous considérons que les démarches d'Hexion et Apollo ne correspondent pas aux termes de l'accord de fusion et à leurs engagements envers le groupe Huntsman et ses actionnaires", explique-t-il dans un communiqué. "Ces démarches visent à priver nos actionnaires des bénéfices de l'accord de fusion sur lequel nous nous sommes accordés un an plus tôt", poursuit-il.

Plusieurs grosses opérations de rachat par des fonds, qui s'étaient multipliées en 2006-2007, ont été remises en cause ces derniers mois, bloquées par la réticence des banques qui devaient les financer. Si le rachat du groupe de publicité Clear Channel, qui a traîné en longueur pendant 18 mois, a finalement été conclu, il l'a été avec avec un prix plus bas, après un début de procès entre les fonds et leurs banques. En janvier, General Electric et le fonds Blackstone avaient renoncé à acquérir le groupe de crédit hypotécaire PHH. Un peu avant, United Rentals, premier loueur mondial d'équipements pour les entreprises, avait vu sa reprise par le fonds Cerberus également échouer.

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