Les chefs d'entreprise allemands se montrent nettement plus pessimistes en juin, inquiets notamment des prix du pétrole, selon le baromètre de l'institut de conjoncture Ifo publié ce lundi. Le baromètre Ifo - l'indicateur de confiance jugé le plus fiable en Allemagne pour évaluer l'état actuel et les perspectives de la première économie de la zone euro - est ressorti à 101,3 points. En mai, l'indice Ifo avait surpris agréablement en se redresssant à 103,5 points.

Les 51 économistes interrogés par Reuters le donnaient à 102,3 avec des projections variant de 101,4 à 103,3. La composante des conditions actuelles a fléchi à 108,3 après 110,1 (consensus: 109), tandis que celle des anticipations des entreprises a reculé à 94,7 contre 97,2 (révisé de 97,3) et un consensus à 96,5.

L'institut de conjoncture munichois fait état d'une nette détérioration du climat des affaires dans l'industrie manufacturière. Il relève en revanche un légère amélioration dans le secteur de la construction. Les perspectives des entreprises allemandes à l'export se sont légèrement détériorées mais il n'y a pas de ralentissement en vue en dépit de la vigueur de l'euro, a souligné Klaus Abberger, économiste de l'Ifo.

Il par ailleurs estimé qu'il n'y avait pas de signe de récession en Allemagne, tout en soulignant que la Banque centrale européenne ne disposait pas de marges de manoeuvre significatives pour relever ses taux d'intérêt.

Et il n'y a pas qu'en Allemagne que les perspectives sont moroses. L'enquête "flash" réalisée auprès de 5.000 entreprises de la zone euro montre un recul plus important qu'attendu de l'indice PMI des directeurs d'achat dans les services, de 50,6 en mai à 49,5 en juin. Un passage sous la barre des 50, le premier depuis juin 2003, synonyme de crainte d'une contraction d'activité à venir.

Même phénomène pour le secteur industriel. L'indice RBS/Markit dans l'industrie recule en juin à 49,1 contre 50,6 en mai. Il tombe au plus bas depuis mai 2005. Une chute plus importante qu'attendu.

Dans le détail, l'indice français des services est tombé sous 50 pour la première fois en cinq ans, à 49,2 contre 50,5 en mai. En Allemagne, il est passé de 53,8 à 53,3.