Le Japon enregistre en mars son plus fort taux d'inflation depuis 1998

Les prix à la consommation hors produits frais au Japon ont augmenté de 1,2% sur un an en mars. Il s'agit de leur plus forte hausse de ces dix dernières années, tirée par la flambée des carburants et de nombreux aliments.

Les prix à la consommation hors produits frais au Japon ont augmenté de 1,2% sur un an en mars, leur plus forte hausse en dix ans. Cette hausse, la sixième d'affilée, est conforme aux attentes des analystes, selon un sondage réalisé par le quotidien Nikkei auprès de 24 d'entre eux.

Le taux d'inflation de mars est le plus élevé constaté au Japon depuis mars 1998, quand il avait été artificiellement gonflé par un relèvement de la taxe sur la consommation. Il s'explique essentiellement par la flambée des prix du pétrole brut: en excluant non seulement les produits frais, mais aussi l'énergie, les prix à la consommation ont progressé de 0,1% seulement.

En mars, les prix de l'essence ont ainsi augmenté de 19% sur un an, et ceux du fioul de chauffage de 29,2%, a précisé le ministère. Ceux de l'électricité ont progressé de 1,3% et ceux du gaz de ville de 1,2%. De nombreux produits alimentaires ont également subi des hausses substantielles, même si la plupart d'entre eux ne sont pas prix en compte pour le calcul de l'indice des prix hors produits frais. Le pain a ainsi augmenté de 10,0%, la margarine de 9,5%, l'huile de cuisine de 7,8%, le fromage de 22,6%, la mayonnaise de 17,5% et les spaghettis de 26,6%.

"Si l'on exclut les aliments frais et les repas au restaurant, l'inflation des prix alimentaires atteint 2%, alors qu'elle n'a été en moyenne que de 0,1% pour l'ensemble de 2007. Les consommateurs tendent à considérer ces hausses de prix comme plus pérennes que celles des produits frais", a noté Richard Jerram, économiste chez Macquarie Securities, cité par l'Agence France Presse (AFP).

L'inflation au Japon devrait connaître une pause temporaire en avril, un imbroglio politique ayant entraîné la disparition soudaine, au début du mois, d'une taxe sur l'essence. Cette taxe, qui était d'environ 150 yens (0,97 euro) par litre, sera toutefois probablement réinstaurée en mai. Le retour de l'inflation depuis l'automne 2007, après de longues années de chute continuelle des prix, pose un problème à la Banque du Japon (BoJ), dont les taux d'intérêt sont les plus bas du monde industrialisé (0,5%), mais qui n'est aucunement en mesure de les relever à court terme en raison de la crise financière mondiale et des risques accrus de récession économique. La plupart des analystes prédisent que la banque centrale ne pourra relever le loyer de l'argent avant fin 2008 au plus tôt, certains prédisant même une baisse des taux dans le courant de cette année.

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