Les besoins des banques européennes pourraient atteindre entre 60 et 90 milliards d'euros, selon Goldman Sachs

Les analystes de Goldman Sachs appuient leur estimation sur le niveau des fonds propres des banques européennes qui ont récemment fait appel au marché.

Les banques européennes pourraient devoir lever entre 60 et 90 milliards d'euros pour renforcer leurs capitaux propres du fait des conséquences de la crise financière, selon une note publiée vendredi par la banque d'affaires américaine Goldman Sachs. Les analystes de Goldman Sachs appuient leur estimation sur le niveau des fonds propres des banques européennes qui ont récemment fait appel au marché, prenant l'hypothèse qu'il devienne une référence pour le secteur.

Plutôt que de lever de l'argent frais, les banques n'ayant pas atteint ces niveaux de fonds propres auraient la possibilité de ne pas verser de dividendes durant une année, selon les analystes. Au durcissement des exigences des régulateurs bancaires s'ajoute le risque d'une multiplication des créances douteuses. "Si un retournement du cycle de crédit entraînait des pertes similaires à celles constatées au début des années 90, le secteur pourrait devoir lever plus de 90 milliards d'euros, selon nos estimations", ajoute Goldman Sachs.

Consécutivement à cette étude, les analystes de la banque américaine ont abaissé leurs prévisions de résultats, pour les années 2008 à 2010, pour quarante banques européennes. Parmi les banques concernées figurent les françaises BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, Natixis et la franco-belge Dexia.

Les analystes ne s'attendent pas à ce que de nouvelles dépréciations d'actifs enregistrées dans les résultats du deuxième trimestre déclenchent, à court terme, une vague de recapitalisations. "Nous pensons plutôt que la pression des régulateurs et un retournement marqué du cycle de crédit en Europe sont les deux principales motifs d'inquiétude pour les actionnaires des banques" et donc des facteurs potentiellement déclencheurs de levées de fonds.

Ainsi, alors que le niveau de fonds propres dits "durs" (fonds levés à chaque émission d'actions et bénéfices conservés) doit aujourd'hui représenter, pour satisfaire le régulateur, environ 4% des engagements de la banque, Goldman Sachs estime que la tendance incite à un relèvement. Les banques européennes qui ont récemment levé des capitaux semblent davantage s'attacher à atteindre un niveau de 6%, notent les analystes. "Dès lors, pour rester compétitives et ne pas être désavantagées, les autres banques pourraient choisir d'en faire de même, qu'elles y soient ou non incitées par le régulateur", expliquent-ils.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.