La consolidation du marché minier marque une nouvelle étape. Après l'offre hostile de 147 milliards de dollars de BHP Billiton - numéro un mondial - sur Rio Tinto et celle de 90 milliards du brésilien Vale sur Xstrata, c'est au tour du groupe minier australien Oxiana de partir à l'assaut de son compatriote Zinifex. Cette fois, il s'agit d'une OPA amicale. Oxiana propose une offre d'achat amicale de six milliards de dollars australiens (5,6 milliards de dollars US ou 3,68 milliards d'euros) sur Zinifex, dans le but de diversifier leurs activités et de profiter de la vigueur de la demande mondiale de métaux.

Un rapprochement des deux entreprises donnerait naissance à un groupe minier diversifié affichant une capitalisation globale de 11,5 milliards de dollars australiens, présent en Australie et en Asie. Le nouvel ensemble serait le deuxième producteur mondial de minerai de zinc et disposerait d'une présence importante dans le cuivre, le plomb, l'or et l'argent.

L'offre, payable en actions Oxiana, valorise Zinifex à 12,68 dollars australiens par action, soit une prime de 14% sur le cours de clôture de vendredi. Zinifex, déjà numéro deux du zinc, a gagné jusqu'à 11,3% à la Bourse de Sydney après l'annonce de l'offre mais s'échangeait en dessous du prix offert par Oxiana, signe que le marché n'anticipe pas de surenchère. Les spéculations sur un possible rapprochement des deux groupes étaient récurrentes depuis juillet dernier. Quant au titre Oxiana, il a perdu jusqu'à 3,8%.

Lors d'une conférence de presse commune, Oxiana et Zinifex ont expliqué que l'intégration serait leur priorité mais qu'ils continueraient à étudier d'éventuelles acquisitions en dehors de l'Australie. Le nouvel ensemble se hisserait au troisième rang des entreprises diversifiées australiennes, derrière BHP et Rio. Il réaliserait environ 63% de son chiffre d'affaires dans le zinc, 23% dans le cuivre et le reste dans l'or, le plomb et l'argent, sur la base des statistiques de production de décembre 2007 proforma.

Les deux groupes prévoient de boucler les négociations en avril et d'achever leur rapprochement en juin ou juillet.