Le moins que l'on puisse dire c'est que la présentation des résultats annuels de Telecom Italia et ses perspectives ce vendredi devant les analystes ne rassure pas les investisseurs. Côté prévisions, l'opérateur italien vise un chiffre d'affaires stable en 2008 puis une hausse de 1% à 2% par an d'ici 2010. Il table néanmoins sur un recul progressif de son ratio dette sur excédent brut d'exploitation (Ebitda) à cet horizon. Il estime pouvoir faire passer ce ratio de moins de 3 fin 2008 à 2,5 fin 2010. Le nouvel administrateur délégué, Franco Bernabè, arrivé en décembre, a indiqué que l'opérateur se tiendrait "à une discipline financière solide et forte". Et d'expliquer aux analystes: "Les problèmes sont si nombreux, nous avons besoin de temps mais nous savons comment agir sur nos points forts".

Côté résultats, Telecom Italia a annoncé un fort recul de son bénéfice net à 2,5 milliards d'euros (-19% sur 2006) et une diminution de 22,5% de son bénéfice d'exploitation à 5,76 milliards d'euros. L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a fléchi de son côté de 9,6% à 11,62 milliards d'euros (-5,5% à périmètre comparable), en raison notamment d'une disposition prise en Italie interdisant les charges fixes sur les cartes prépayées. Une mesure qui aura coûté 404 millions d'euros d'Ebitda au groupe.

Mais le groupe a surtout annoncé la réduction de son dividende à 0,08 euro par action au titre de l'exercice 2007, "un plancher" espère Franco Bernabè. Il était de 0,14 euro en 2006, soit une forte réduction du taux de distribution à 66% du bénéfice net, contre 80% à 85% lors de exercices précédents. Cette réduction était attendue par les analystes, en raison du lourd endettement de l'opérateur. La dette nette de Telecom Italia a baissé de 1,6 milliard d'euros à 35,7 milliards d'euros. Il n'empêche, cette baisse drastique du dividende contribue au plongeon de l'action. Ce vendredi, le titre a perdu 9,06% à 1,445 euro à la Bourse de Milan.

Enfin, le chiffre d'affaires de Telecom Italia a été stable à 31,29 milliards d'euros. Son activité en Italie a particulièrement souffert puisqu'elle a ralenti de 6,1%, en raison en particulier du décret sur les cartes prépayées, de la baisse des tarifs fixe-mobile et de la baisse des tarifs d'itinérance. L'Ebitda de la division italienne a reculé de 14,5%, en raison de la concurrence accrue en Italie de la part de spécialistes du haut débit comme Fastweb. La division haut débit pour l'Europe (France, Allemagne, Pays-Bas) a enregistré une hausse de 69% de ses recettes (+19% à périmètre comparable), grâce à l'achat de l'activité d'AOL en Allemagne. L'activité mobile au Brésil a enregistré une hausse de 23% de ses recettes et une hausse de 24% de l'Ebitda.