A l'occasion de la visite de Fillon, Paris cherche à pousser ses pions au Japon

"Nos relations économiques peuvent être grandement améliorées", affirme François Fillon à Tokyo. Dans la délégation de chefs d'entreprise accompagnant le Premier ministre figurent notamment le président d'EADS Louis Gallois et Anne Lauvergeon, présidente d'Areva.

"France et Japon ont une vision commune de l'avenir du monde", a déclaré le Premier ministre, François Fillon, à Tokyo où il a évoqué avec son homologue Yasuo Fukuda les grands sujets au programme du sommet du G8, dont le Japon assurera la présidence cet été et où Nicolas Sarkozy se rendra en juillet. En cette année du 150ème anniversaire des relations franco-japonaises, qui verra aussi la France présider l'Union européenne, le Premier ministre s'est fait le porte-parole d'une France "qui, dans la phase de modernisation intense qu'elle connaît, regarde logiquement de plus en plus vers le Japon".

Les Japonais attendaient de cette visite un rééquilibrage de la diplomatie française, trop tournée à leurs yeux vers la Chine, où le président Sarkozy s'est rendu cet automne. Le déplacement de François Fillon était aussi très attendu dans un pays attaché à l'ancien président Jacques Chirac, passionné de culture asiatique.

Paris et Tokyo doivent "développer (leurs) synergies" pour faire face aux défis globaux comme le changement climatique, la sécurité énergétique, l'instabilité financière ou l'aide au développement, a dit François Fillon, qui a par ailleurs confirmé le soutien de la France à l'attribution au Japon d'un siège permanent au Conseil de sécurité de l'Onu.

Tout au long de cette première journée, le Premier ministre a plaidé pour une relance des relations économiques et technologiques entre le Japon, deuxième économie mondiale, et la France, "un pays en train de changer" grâce à "un train de réformes historiques". "Nos relations économiques peuvent être grandement améliorées", a-t-il insisté devant un parterre de patrons au Keidanren, le Medef japonais.

La France n'est que le seizième fournisseur du Japon, et accuse avec lui un déficit commercial de 5 milliards d'euros. Parmi les obstacles à surmonter, François Fillon a cité certaines barrières non tarifaires, la non reconnaissance par le Japon de standards internationaux en matière d'additifs alimentaires ou encore l'émergence d'investisseurs "qui ne répondent pas à une logique industrielle".

François Fillon et son homologue Yasuo Fukuda ont adopté une déclaration économique commune, où la France parle des "attentes" d'Airbus sur le marché nippon de l'aviation civile, où l'avionneur européen est quasiment inexistant. Le président d'EADS, Louis Gallois, fait partie de la délégation de chefs d'entreprises qui accompagnent le Premier ministre, où l'on trouve aussi Anne Lauvergeon, présidente d'Areva , dont le Japon est le quatrième client.

Cette dernière accompagnera François Fillon samedi à la centrale de Rokkacho-Mura, dans le nord de l'île de Honshu, qui comprend un centre de retraitement des déchets nucléaires construit sur le modèle de La Hague. Le nucléaire civil a fait l'objet d'une déclaration où France et Japon disent partager l'objectif de garantir leur approvisionnement énergétique sur le long terme et celui de limiter les risques de changement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.

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