Dimitri Medvedev élu nouveau président de Russie avec 70% des voix

Sans surprise, Dimitri Medvedev, dauphin désigné du président russe sortant Vladimir Poutine, a remporté haut la main dimanche l'élection présidentielle. Medvedev est crédité de 70,22% des voix, contre 17,77% à son adversaire le plus proche, le communiste Guennadi Ziouganov.

A 42 ans, Dimitri Medvedev devient le troisième président de la Russie post-soviétique après Boris Eltsine (1991-1999) et Vladimir Poutine (2000-2008). A l'issue du dépouillement de 99% des suffrages, Dimitri Medvedev a obtenu 70,21% des voix (51,3 millions d'électeurs). Il s'approche ainsi du score de Valdimir Poutine, élu avec 71,31% des voix lors de la présidentielle de 2003. Le candidat communiste Guennadi Ziouganov arrive en deuxième position avec 17,77% (13 millions), suivi de l'ultranationaliste Vladimir Jirinovski (9,37% et 6,8 millions) et d'Andreï Bogdanov (1,29% ou 900.000 électeurs), candidat favorable à l'entrée de la Russie dans l'Union européenne. Selon la Commission électorale centrale, la participation s'est établie à 69,6 %. La Russie compte 109 millions d'électeurs inscrits.

Le futur président russe a rapidement assuré lors d'une conférence de presse que sa politique s'inscrirait dans le "prolongement direct" de celle menée par le président sortant, qui deviendra son Premier ministre. Face à la perspective de cette situation politique inédite, il a tenu à assurer qu'elle ne serait pas source de tensions au sommet de l'Etat. "Nous avons confiance l'un en l'autre, c'est probablement le plus important", a souligné Medvedev, qui collabore depuis plus de 17 ans avec l'actuel chef du Kremlin - dont il avait reçu l'adoubement avant l'élection présidentielle de dimanche.

Les deux hommes procèderont ensemble au remaniement du gouvernement mais la politique étrangère, a assuré Medvedev, restera du domaine du chef de l'Etat. La Russie ne devrait pas changer sa position sur les principaux dossiers internationaux qui l'ont opposée aux puissances occidentales, comme le statut du Kosovo ou le projet américain de bouclier antimissiles en Europe de l'est. "Nous allons mener une politique internationale indépendante, celle-là même que nous avons menée ces huit dernières années, avec l'objectif principal de protéger nos intérêts nationaux sur tous les fronts par tous les moyens possibles, tout en restant bien sûr dans le domaine légal", a déclaré Medvedev.

Des hommes politiques d'opposition ont dénoncé le scrutin en y voyant une mascarade, les rivaux de Medvedev n'ayant pas bénéficié comme le poulain de Poutine d'une large couverture par les médias. Vaincu, Ziouganov a annoncé qu'il allait engager une action en justice en raison de fraudes présumées, rapporte l'agence Itar-Tass. "Nous sommes en possession de preuves de falsification des élections et nous irons en justice", a déclaré Ziouganov selon l'agence.

La commission centrale électorale a indiqué ne pas avoir connaissance d'irrégularités qui pourraient remettre le résultat du vote en cause. Le président de la commission, Vladimir Tchourov, a indiqué à la télévision publique que la participation était, dans presque tout le pays, supérieure de trois à cinq points à celle enregistrée lors des législatives de décembre (63,78).

Des voix se sont élevées pour dénoncer des pressions exercées selon elles sur des millions de fonctionnaires menacés de licenciement s'ils ne votaient pas. Les quelques observateurs occidentaux couvrant le scrutin se sont dits préoccupés par des irrégularités et par le déroulement de la campagne. L'organisation indépendante russe Golos a dit avoir déjoué, avant l'ouverture du scrutin, des tentatives de bourrage d'urnes dans des bureaux de vote de la région de Moscou. Les 2.000 observateurs de cette ONG ont dit avoir mis à jour d'autres cas de fraude électorale dans tout le pays. "Le tableau est très sombre", a déclaré Lilia Chibanova, directrice générale de Golos. "Il est clair que dans les régions où la participation est incroyablement élevée, au-dessus de 90%, la proportion de votes pro-Medvedev atteint aussi des sommets impossibles."

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