Total et la compagnie d'Etat saoudienne Aramco ont décidé de lancer la construction d'une grande raffinerie de pétrole à Jubail en Arabie saoudite, d'une capacité de 400.000 barils par jour. Outre la production de gazole et kérosène, le projet prévoit la production de 700.000 tonnes par an de paraxylène, 140.000 tonnes par an de benzène et 200.000 tonnes par an de propylène de haute pureté. Le démarrage prévu initialement pour 2011 a été reporté à "fin 2012", annoncent les deux groupes dans un communiqué commun.

Dans le cadre de ce projet, annoncé en mai 2006, une société commune sera créée au cours du troisième trimestre 2008, détenue à hauteur de 62,5% par Saudi Aramco et de 37,5% par Total. "A terme, les parties envisagent de conserver chacune une participation de 37,5%, les 25% restant devant être introduits en Bourse sur le marché saoudien", est-il indiqué.

Les deux parties "se partageront la commercialisation de la production", précise le communiqué. Le coût de l'opération, non précisé dans le communiqué, avait été estimé à environ 6 milliards de dollars lors de l'annonce du projet en 2006. Mais selon le journal saoudien "Al Watan", il aurait doubler à 12 milliards de dollars en raison de l'inflation galopante dans le domaine de l'ingénierie et de la construction. Malgré tout, les deux partenaires ont choisi de donner leur feu vert compte tenu du manque de capacité de raffinage dans le monde.

L'appel d'offres pour la construction sera lancé en juin 2008 et l'attribution des différents lots devrait être finalisée au premier trimestre 2009. Le processus de financement devrait être bouclé "début 2009", détaillent Total et Saudi Aramco.

La raffinerie traitera du brut lourd et le transformera en produits raffinés "de très haute qualité". Elle bénéficiera de la proximité de champs de brut lourd et des infrastructures de la ville de Jubail (Est), notamment un port industriel, est-il précisé. "Le développement de ce projet (...) permettra à Saudi Aramco et Total de répondre au mieux à la demande croissante en carburants et en produits pétrochimiques, notamment en Asie et au Moyen-Orient, mais également en Europe, où le déficit en gazole est croissant", a déclaré Michel Bénézit, directeur général du raffinage-marketing chez Total, cité dans le communiqué.