La baisse des prix de l'immobilier résidentiel va s'accentuer en 2009, avec un recul de 4% à 6%, après une baisse de 4% en 2008, selon une étude BIPE/Empruntis publiée jeudi.

Les auteurs de l'étude estiment toutefois que la France n'est pas "en route vers une crise immobilière", comme en Espagne et aux USA, car "le crédit habitat à la française offre un taux de défaut très faible (moins de 1 pour mille) parce que la sélection se fait sur le revenu" et que "les crédits à taux variables sont peu répandus".

Mais les stocks de logements neufs invendus ont "dépassé leur pic de 1992" car "plus de 105.000 logements sont aujourd'hui en stock, avec un délai d'écoulement qui atteint presque 1 an". Le stock de 105.000 logements correspond au nombre de logements proposés à la vente réunissant à la fois les achevés non vendus, ceux en cours de construction et également ceux qui ne sont encore qu'en projet.

Une situation liée notamment à la hausse des taux d'intérêt, dans le sillage de ceux de la Banque centrale européenne (BCE), selon l'étude. Le taux fixe moyen des prêts immobiliers sur 20 ans a ainsi franchi la barre des 5%, un niveau jamais atteint depuis l'année 2003.

"Les banquiers affichent clairement leur volonté de reconstituer à nouveau les marges tout en maintenant d'excellentes offres pour les bons et très bons dossiers", a commenté Geoffroy Bragadir, fondateur du courtier immobilier Empruntis, lors d'une conférence de presse.

Depuis novembre 2006, où elle avait atteint un sommet avec près de 160 milliards d'euros, la production bancaire de crédit à l'habitat "s'est contractée de 9,5%", souligne l'étude. De mars 2007 à mars 2008, elle a reculé de 7,8%. "Mais il n'y a pas révolution sur le crédit habitat", affirme M. Bragadir.