Après Citigroup et Merrill Lynch, UBS s'engage à des rachats massifs d'obligations

La banque américaine Merrill Lynch imite Citigroup et propose de racheter à ses clients des obligations ARS pour 12 milliards de dollars. UBS annonce qu'il fera de même pour 19,4 milliards de dollars. Credit Suisse, lui, fait l'objet d'une plainte de ST MicroElectronics, qui lui reproche d'avoir investi dans ces produits.

Sous la pression des autorités américaines, Citigroup a conclu un accord sur le rachat d'obligations ARS (auction-rate securities, obligations à taux variable fixé par enchères), dont le marché a été bloqué par la crise financière. Quelques heures plus tard, jeudi soir, sa consoeur Merrill Lynch a annoncé une mesure similaire.

Ces obligations avaient été vendues à des investisseurs comme des titres dont il était aisé de se défaire mais plusieurs milliers d'investisseurs ne parviennent plus aujourd'hui à les revendre. Selon le Wall Street Journal, environ 200 milliards d'ARS seraient actuellement bloqués.

Menacé de poursuite, notamment de la part du ministère de la Justice de l'Etat de New York, Citigroup s'est engagé à racheter jusqu'à 8 milliards de dollars d'obligations ARS à des investisseurs particuliers et jusqu'à 12 milliards à des investisseurs institutionnels. La banque américaine devra en plus s'acquitter d'une amende de 100 millions de dollars.

Dans la soirée, Merrill Lynch a lui aussi proposé d'acquérir les obligations ARS de ses clients valorisées à 12 milliards de dollars environ.

La crise du marché des ARS a déjà valu des recours en justice à la banque suisse UBS et à l'américaine Merrill Lynch. Le ministre de la Justice de l'Etat de New York, Andrew Cuomo, a notamment déposé fin juillet un recours contre UBS, l'accusant d'avoir trompé des milliers d'investisseurs américains et réclamant que leur soient restitués 25 milliards de dollars.

Hier à Wall Street, les marchés ont vivement réagi à ces annonces. Citigroup a plongé de 6,24% 18,47 à dollars et Merrill Lynch a terminé la séance en baisse de 8,42% à 26,10 dollars.

Et l'affaire des ARS ne semble pas cantonnée au seul continent américain. Le 6 août dernier, le fabricant français de puces électroniques, ST MicroElectronics, a porté plainte contre Credit Suisse pour avoir investit 450 millions de dollars de ses fonds dans ces obligations ARS sans son autorisation.

Le groupe technologique affirme qu'il n'est pas la seule "victime" de la banque suisse et qu'au moins une douzaine d'entreprises ont vu leurs fonds placé dans ces produits sans autorisation. Il estime à 2 milliards de dollars le montant de l'ensemble des fonds concernés.

Enfin, ce vendredi, le géant bancaire suisse UBS, lui aussi fragilisé par cette crise des subprimes a confirmé les informations du Boston Globe et du Wall Street Journal. Il a conclu un accord avec les autorités américaines portant sur le rachat aux investisseurs de 19,4 milliards de dollars d'obligations ARS. Elle devrait également s'acquitter d'une amende de 150 millions de dollars.

Le ministre de la Justice de l'Etat de New York, Andrew Cuomo, avait déposé, fin juillet, un recours contre UBS, l'accusant d'avoir trompé des milliers d'investisseurs américains et réclamant que leur soient restitués 25 milliards de dollars. Un ancien haut fonctionnaire américain du département du Trésor, passé chez UBS, a récemment démissionné de ses fonctions au sein du service juridique de la banque suisse après avoir été mis en cause par la Justice de l'Etat de New York dans des cessions d'obligations ARS.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.