Sarkozy loue l'amitié franco-allemande sans nier les disputes

Le président de la République a tenu à relativiser ce jeudi en Allemagne les tensions dans le couple-franco allemand, dans un vibrant plaidoyer européen et une éloge à Angela Merkel, la chancelière allemande, lauréate du prix Charlemagne 2008 pour sa contribution à l'Europe.

En déplacement à Aix-la-Chapelle (Allemagne), le président de la République a prononcé ce jeudi une éloge de la chancelière allemande Angela Merkel qui n'a "jamais renoncé" et "permis par son engagement l'adoption du traité simplifié" de Lisbonne entre 27 pays de l'Union Européenne. Merkel est la lauréate du prix Charlemagne 2008 remis depuis 1950 à des personnalités pour leur contribution à l'Europe.

Lors d'un discours largement improvisé (Ndrl : l'Elysée a refusé de nous envoyer la version écrite du discours), Nicolas Sarkozy, se tournant vers la chancelière, lui a rendu un hommage très appuyé : "J'ai beaucoup d'admiration pour cette femme de l'Est qui s'est trouvée à la tête de 27 pays d'Europe et d'une Allemagne réunifiée. J'imagine que venant d'où tu viens, chère Angela, tu mesures avec la modestie qui est la tienne, le chemin que tu as parcouru".

S'agissant de la construction d'une Europe à 27, le "travail commence seulement après le référendum [d'adoption du traité] en Irlande", a insisté le président. "Le traité n'a pas résolu la crise entre européens", a-t-il fait remarquer, en se disant heureux de travailler "main dans la main" avec la chancelière pour résoudre les difficultés à construire l'UE.

Depuis un an, la relation entre Nicolas Sarkozy et la chancelière, deux personnes aux caractères très différents, est dépeinte dans la presse comme orageuse, émaillée de nombreux conflits à l'échelle européenne : gouvernance d'EADS, politique de la BCE, Europe Méditerranéenne pour ne prendre que ces exemples. Le président a tenu à corriger cette impression : "Entre tous les pays, on peut avoir des désaccords, mais entre la France et l'Allemagne, quand on se dispute, on ne peut pas se disputer comme les autres. Quand on se dispute, c'est pour trouver une solution parce qu'on n'a pas le droit de laisser des malentendus ou des contradictions d'intérêts creuser un fossé qui est interdit entre l'Allemagne et la France". Les liens se sont resserrés en mars avec le difficile accouchement européen de l'Union pour la Méditerranée, projet dont Nicolas Sarkozy avait écarté l'Europe du Nord, dont l'Allemagne, dans sa conception originale...

"La presse parle beaucoup de notre couple", a poursuivi Nicolas Sarkozy. "Je félicite Madame Merkel qui est là et je voudrais lui dire de ne pas croire tout ce qui est écrit dans la presse: j'aime Angela Merkel beaucoup plus que ce qu'ils disent", a-t-il assuré sous les rires de l'assistance.

"Merci Nicolas pour tes si gentilles paroles" : Dans son discours commencé par ces mots prononcés en français, la chancelière a de son côté assuré le soutien de l'Allemagne à la France lors de la présidence de l'Union européenne démarrant le 1er juillet. Or, qu'il s'agisse de l'immigration ou de la défense commune, Nicolas Sarkozy avait auparavant prévenu qu'il fallait "sortir de la naïveté". De quoi s'attendre à des débats mettant à nouveau à l'épreuve la fragile union entre 27 et le couple franco-allemand en particulier.

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