Mauvais premier trimestre pour les entreprises françaises. La hausse des défaillances s'est accélérée au premier trimestre avec une augmentation de 7,1% par rapport aux trois premiers mois de 2007, selon une étude du cabinet Altares publiée ce jeudi. A fin mars, 12.592 jugements d'ouvertures de redressements ou liquidations judiciaires ont été enregistrés.

En glissement sur douze mois, les défaillances sont en hausse de 3,9% à 49.900, niveau le plus élevé depuis juin 1999 (50.400). "Le dynamisme des créations d'entreprises constaté depuis 2003 pèse sur les statistiques de défaillances d'entreprises"', indique Altares, cabinet issu de la fusion de la base d'informations légales BIL et de Dun & Bradstreet France.

De fait, les dégradations les plus sensibles sont constatées chez les entreprises de deux et trois ans d'existence (+15%), de quatre ans (+12%) et de cinq ans (+9%). Au total, les entreprises de moins de sept ans représentent les deux tiers des défaillances.

Ces jeunes entreprises, créées principalement sans salarié, amplifient la dégradation constatée dans les structures les plus petites. Celles de moins de trois salariés représentent les trois quarts des procédures ouvertes au premier trimestre. Les défaillances ont augmenté de 11% dans les entreprises sans salarié mais aussi de 10,5% dans les PME de 20 à 49 salariés.

"Le renchérissement des coûts de production lié à l'envolée des prix des matières premières et le durcissement des conditions d'accès au crédit assombrissent le climat des affaires et les PME sont particulièrement affectées", relève Thierry Millon, responsable des analyses chez Altares.

Par secteur, l'immobilier et le bâtiment, où les créations d'entreprises étaient restées soutenues plus longtemps qu'ailleurs, ont connu un retournement sévère avec des bonds respectifs de 28% et 18% des défaillances au premier trimestre. La hausse des défaillances a été de 3% dans l'industrie agroalimentaire, de 6% dans les transports et de 13% dans les services aux particuliers. L'industrie hors agroalimentaire enregistre en revanche un recul de 12,5% des défaillances.

L'étude montre aussi que la procédure de sauvegarde des entreprises peine à rencontrer le succès alors qu'elle entame sa troisième année de mise en application. Sur les trois premiers mois de 2008, 109 ouvertures de cette procédure ont été prononcées par les tribunaux, contre 107 un an plus tôt, et dans la moitié des cas les entreprises concernées employaient moins de six salariés.