Une semaine marquée par les craintes sur la croissance mondiale

A la une de l'actualité cette semaine, les prévisions de croissance du FMI révisées à la baisse. La guerre entre Yahoo! et Microsoft, la nouvelle offre cinéma d'Orange, les retards sur le "Dreamliner" de Boeing et les derniers rebondissements de l'affaire Sacyr/Eiffage ont aussi animé les débats.

Dans les deux importants rapports qu'il a livrés cette semaine, le Fonds monétaire international exprime son pessimisme quant aux perspectives économiques mondiales.

LE FMI PREVOIT UN APPROFONDISSEMENT DE LA CRISE FINANCIERE ET UN NET RALENTISSEMENT DE LA CROISSANCE MONDIALE

Dans son Rapport sur la stabilité financière dans le monde, publié mardi, le Fonds monétaire international (FMI) évalue à 945 milliards de dollars le coût potentiel de la crise financière à l'échelle mondiale. Pour l'institution dirigée par Dominique Strauss-Kahn, cette facture est due, à 60% (565 milliards de dollars), à l'exposition des banques aux crédits immobiliers à risque américains.

Le pessimisme du FMI se reflète aussi à travers ses nouvelles prévisions de croissance, presque toutes revues à la baisse. Dans son Panaroma économique mondial, dévoilé mercredi, l'institution anticipe "une légère récession" aux Etats-Unis cette année, avec une croissance de 0,5% (contre 2,2% réalisé en 2007). Le FMI s'attend à une progression du PIB (produit intérieur brut) de la zone euro de 1,4% en 2008 (contre 2,6% réalisé en 2007). Pour la France, la prévision du FMI est de 1,4% (alors que le PIB a crû de 1,9% l'année dernière) en 2008. La croissance mondiale s'établirait à 3,7% cette année (contre 4,9% en 2007), selon l'institution. Christine Lagarde, a jugé jeudi ces pronostiques "extrêmement pessimistes" (le gouvernement attend entre 1,7 et 2% de croissance cette année). Ce sentiment est partagé aux Etats-Unis et en Allemagne.

Pour échapper à une récession généralisée, le FMI a émis plusieurs recommandations aux gouvernements et aux acteurs de la finance. Il s'est notamment adressé à la Banque centrale européenne (BCE) "qui peut se permettre d'assouplir sa politique monétaire". Un conseil que l'intéressée s'est empressée de ne pas suivre. Compte d'une nouvelle hausse de l'inflation (qui a atteint 3,5% en mars, sur un an), la BCE a préféré jeudi maintenir son principal taux directeur à 4%. En revanche, la Banque d'Angleterre a baissé le sien d'un quart de point, à 5%.

L'intransigeance de la BCE a tiré vers le haut le cours l'euro vers le haut. La monnaie unique européenne a atteint un nouveau record jeudi matin, à 1,5913 dollar. La chute du dollar a contribué au renchérissement du pétrole qui a battu un record mercredi, à 112,21 dollars le baril de brut à New York.

Les conclusions du FMI devraient alimenter les débats lors du G7 qui a débuté vendredi à Washington. Les représentants des sept pays les plus riches devraient proposer un plan pour améliorer la supervision et la transparence des marchés financiers.

YAHOO ! SE REFUSE UNE NOUVELLE FOIS A MICROSOFT

Yahoo! a rejeté lundi l'ultimatum que lui avait lancé Microsoft le week-end dernier. Le géant des logiciels a donné trois semaines au portail Internet pour accepter son offre de 29,62 dollars par action, payés en numéraire et en titres Microsoft. Passé ce délai, "nous serons obligés de prendre contact directement avec les actionnaires, voire d'engager avec eux une procédure pour faire élire un autre conseil d'administration" a menacé Steve Ballmer, le directeur général de Microsoft. Dans une lettre ouverte publiée lundi, la direction de Yahoo! a jugé une nouvelle fois (Microsoft a lancé une première offre en février) que cette proposition était insuffisante.

Pour contrer les assauts de Microsoft, Yahoo! s'est engagé mercredi soir dans un partenariat avec son rival Google dans la publicité. Les deux firmes vont tester pendant quinze jours l'efficacité de leur collaboration. Par ailleurs, Yahoo! serait même en train de négocier un rapprochement avec AOL. D'autres rumeurs soutiennent que Microsoft essaierait de convaincre le géant des médias News Corp de se joindre à son raid sur Yahoo!.

ORANGE VA PROPOSER A SES ABONNES DES FILMS ET DES SERIES

A l'occasion du salon des contenus audiovisuels, le MipTV de Cannes, Orange a dévoilé lundi un pan de sa stratégie dans l'audiovisuel. La marque phare de France Telecom va lancer à la fin de l'année six nouvelles chaînes de cinéma dont les programmes seront accessibles à la fois sur les téléphones mobiles, sur Internet et sur des écrans de télévision. Pour alimenter cette offre baptisée "Cinéma séries", Orange a signé des accords exclusifs avec notamment les studios Warner, la chaîne américaine HBO (qui produit des séries comme Les Sopranos, Sex and the city...) et Gaumont. Orange n'a pas encore précisé à quel prix seront facturés ces nouveaux services aux abonnés. La chaîne de télévision payante Canal + voit d'un mauvais oeil cette concurrence inédite. "La question est de savoir si Orange a le droit d'acquérir des contenus en les finançant par les bénéfices de sa situation dominante sur les réseaux des télécoms" s'est ouvertement interrogé Bertrand Meheut, le PDG de la filiale de Vivendi.

BOEING ANNONCE DE NOUVEAUX RETARDS POUR SON 787 "DREAMLINER"

Boeing a confessé mercredi subir de nouveaux retard pour le 787 "Dreamliner". Le premier vol d'essai du long-courrier n'aura pas lieu en juin prochain, comme prévu initialement, mais à la fin de l'année. Les premiers avions ne seront livrés qu'à partir du troisième trimestre 2009. Selon Boeing, ce troisième report est dû à des "modifications inattendues". L'avionneur américain ne pourra donc honorer que vingt-cinq livraisons en 2009 contre 109 programmées. Pour tenir ce calendrier, Boeing va surveiller au plus près ses sous-traitants. Les compagnies Qantas, All Nippon Airways, Japan Airlines et Air NewZealand, qui attendent toutes des 787, ont indiqué mercredi qu'elles envisageaient de réclamer des compensations financières.

SACYR VOUDRAIT SE RETIRER D'EIFFAGE MAIS LA JUSTICE COMPLIQUE CETTE OPERATION

Sacyr Vallehermoso a annoncé mercredi vouloir céder sa participation de 33,32% dans le capital de son rival français, Eiffage. "Les négociations ont abouti et Sacyr Vallehermoso va céder toute sa participation à des investisseurs institutionnels français ayant reçu l'agrément d'Eiffage" a indiqué le groupe de BTP espagnol. Cette décision répond à l'arrêt rendu la semaine dernière par la cour d'appel de Paris. Le tribunal a jugé que Sacyr Vallehermoso et d'autres entreprises espagnoles ont bien tenté de mener une action de concert contre Eiffage. Cependant, la cour d'appel a dispensé Sacyr de lancer une OPA sur son concurrent, comme l'avait initialement exigé l'Autorité des marchés financiers (AMF). Le retrait de Sacyr risque toutefois d'être retardé. Le juge d'instruction Jacques Cazeaux a ordonné mardi la mise sous séquestre des titres Eiffage détenus par l'espagnol, ce qui l'empêche de les vendre pour l'instant. Cette intervention résulte d'une plainte déposée en avril 2007 par Eiffage contre son actionnaire.

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