Début d'année difficile pour Rhodia. Le chimiste français a annoncé ce mercredi une baisse de ses résultats trimestriels, qui ressortent inférieurs aux attentes. Le bénéfice net a reculé de 28,8% au premier trimestre, à 42 millions d'euros contre 59 millions au premier trimestre 2007, qui avait bénéficié de 36 millions d'éléments exceptionnels.

Le bénéfice opérationnel a reculé pour sa part de 25,6% à 93 millions, contre 125 millions au premier trimestre 2007, qui incluait 20 millions d'une plus-value exceptionnelle. A structure et taux de changes constants, il ressort en baisse de 6%. Le résultat brut d'exploitation récurrent (EBITDA) a aussi reculé de 14,3% à 168 millions, et de 11% à données constantes, tandis que le chiffre d'affaires est resté stable à 1,186 milliard.

Dans un contexte de flambée des prix des matières premières et de changes défavorables, le groupe a prévenu que son résultat brut d'exploitation récurrent serait stable en 2008, voire inférieur à celui de 2007, alors qu'il tablait jusqu'à présent sur une "progression", comme il l'avait indiqué lors de la publication des résultats de 2007 en février.

"Dans les conditions actuelles d'évolution des taux de changes et des matières premières, Rhodia anticipe un Ebitda récurrent entre 0 et 5% en-deçà de l'Ebitda récurrent généré en 2007", a ainsi indiqué le directeur général Jean-Pierre Clamadieu lors d'une conférence téléphonique.

Sur l'ensemble de l'exercice, le surcoût des matières premières devrait être "plutôt dans le haut de la fourchette" de 200 à 300 millions d'euros évoquée précédemment, tandis que les effets de changes devraient peser à hauteur "d'une centaine de millions d'euros".

Toutefois, le groupe peut s'appuyer sur de nouvelles hausses prix. Déjà, sur le seul premier trimestre, elles ont rapporté 55 millions d'euros, contre 57 millions d'impact négatif des prix des matières premières sur l'Ebitda récurrent. Cette politique sur les prix devrait ainsi permettre une "progression" du résultat net par action en 2008. Pour Rhodia, "le niveau de la demande devrait rester satisfaisant avec des volumes solides et une poursuite de l'augmentation des prix de vente".

Du coup, à la Bourse de Paris, les investisseurs ont été rassurés et l'action progressait de 12,17% à 15,20 euros en fin de séance.