Samsung : démission du président soupçonné de corruption

Lee Kun-hee annonce ce mardi sa démission au sein du premier conglomérat sud-coréen, à la suite de son inculpation pour évasion fiscale et abus de confiance. Le groupe en profite pour réformer ses structures.

Le président du groupe sud-coréen Samsung, Lee Kun-Hee, vient d'annoncer sa démission à la suite de son inculpation pour évasion fiscale et abus de confiance. "Je démissionne de la présidence de Samsung. Cela m'attriste, puisqu'il y a encore beaucoup à faire et une voie à suivre, mais je m'en vais avec toutes les fautes du passé", a-t-il dit dans une brève allocution retransmise par la télévision sud-coréenne.

Un procureur spécial a ouvert en janvier une enquête sur des accusations de corruption au sein du premier conglomérat du pays. Il a inculpé la semaine dernière le président -et d'autres responsables du groupe dont le vice-président Lee Hak-Soo- pour avoir tenté de dissimuler 4.500 milliards de won (2,9 milliards d'euros) et transféré une partie des caisses du groupe, notamment aux enfants de Lee Kun-Hee. S'il est reconnu coupable d'évasion fiscale, l'ex-président de Samsung sera passible d'une peine de prison allant de cinq ans à la réclusion criminelle à perpétuité.

Face à cette crise, le groupe a dévoilé dans le même temps une réforme de ses structures. Le département de la stratégie et de la planification va être démantelée. D'après ses détracteurs, cette puissante direction, jugée opaque, avait la capacité d'influencer le cours des choses dans 60 filiales du groupe Samsung, dont la compagnie phare du conglomérat, Samsung Electronics, leader mondial du secteur des mémoires d'ordinateur.

L'enquête est perçue comme un test de la détermination des autorités à combattre des pratiques occultes présumées de la part des conglomérats dominés par une poignée de grandes familles. Néanmoins, les magistrats ont affirmé n'avoir mis à ce jour aucune preuve de corruption et de l'existence de fonds secrets, les accusations de loin les plus menaçantes.

Ce n'est pas la première fois que le patron déchu de Samsung se retrouve dans l'oeil de la justice de son pays. Il avait été déjà reconnu coupable en 1995 de financements illicites lors de l'élection présidentielle de 1997. Mais Lee Kun-Hee avait été finalement blanchi de ces accusations dix ans plus tard.

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