Les résultats 2007 d'Eiffage déçoivent, la succession est en route

Le marché n'est pas satisfait du bénéfice du groupe français de BTP pour 2007. Le processus de succession à Jean-François Roverato est relancé.

Commentant les résultats 2007 d'Eiffage, le PDG Jean-François Roverato, a annoncé "qu'un coadjuteur sera nommé dans son groupe d'ici l'été" pour lui succéder. Sa nomination devrait intervenir avant l'été, aux alentours de l'assemblée générale des actionnaires prévue le 25 juin prochain.

"C'est la commission des nominations du conseil d'administration - et notamment Serge Michel et Amaury de Sèze - qui procède aux auditions des candidats", a précisé le PDG. Il souligne se tenir "en retrait de ce processus", se disant "instruit par l'expérience". Une allusion à la récente mise à l'écart de son dauphin désigné, Benoît Heitz, qui avait amené Jean-François Roverato à reprendre les rênes du groupe.

Cette annonce n'a pas redonné du tonus à l'action qui plonge en Bourse de 4,76% à 56,9 euros. En cause : les résultats 2007 annoncés jeudi soir par Eiffage. Son bénéfice net atteint pourtant un milliard d'euros en 2007 contre 377 millions d'euros un an plus tôt, soit une progression de 165% par rapport à 2006. Ce bénéfice dépasse les attentes des analystes qui tablaient sur 926 millions d'euros de profits.

Sur l'ensemble de l'exercice, Eiffage a généré un bénéfice opérationnel courant de 1,14 milliard d'euros, en hausse de 18,5% sur un an. Les analystes prévoyaient pour leur part un bénéfice de 1,16 millions d'euros.

Dans son communiqué, le groupe souligne que "les succès commerciaux du groupe, notamment dans les partenariats public-privé et les concessions, ont contribué à l'augmentation du carnet de commandes, en hausse de 12,1% sur l'année 2007, à 9,8 milliards d'euros représentant près d'un an d'activité des branches travaux".

Concernant ses perspectives pour 2008, le groupe estime pouvoir compter sur une croissance de son activité. Il prévoit de réaliser 13 milliards d'euros de chiffre d'affaires, malgré "une conjoncture moins favorable", explique le communiqué. Eiffage ajoute disposer "de moyens financiers importants lui donnant de larges marges de manoeuvre pour saisir les
opportunités que lui offriront les marchés pour développer son activité et valoriser son action".

II ne donne en revanche aucune indication sur le dividende qu'il pourrait proposer au titre de 2007.

Le 7 février dernier, le groupe avait déjà publié son chiffre d'affaires. Celui-ci s'établit à 12,6 milliards d'euros l'année dernière, en hausse de plus de 17%. La croissance est portée par toutes les activités du groupe.

Eiffage est engagé dans une bataille judiciaire avec son premier actionnaire, l'espagnol Sacyr Vallehermoso, qui détient près d'un tiers de son capital. Sa prise de participation dans le groupe français remonte à début 2006, après que celui-ci eut remporté la privatisation d'APRR, deuxième opérateur autoroutier français.

La cour d'appel de Paris se prononcera le 2 avril sur la demande de Sacyr d'annuler une décision de l'AMF l'enjoignant de lancer une offre publique sur Eiffage. Ensuite, c'est le tribunal de commerce de Nanterre qui devra statuer le 6 mai sur la demande du groupe espagnol d'annuler l'assemblée générale des actionnaires du groupe français du 18 avril 2007.

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