Spaggiari magnifié par Jean-Paul Rouve

Dans "Sans arme ni haine ni violence", l'acteur Jean-Paul Rouve, devenu aussi réalisateur, succombe à sa fascination pour le personnage d'Albert Spaggiari, auteur d'un casse retentissant à Nice en 1979.

L'acteur Jean-Paul Rouve s'est tellement passionné par le personnage d'Albert Spaggiari qu'il s'est décidé à passer derrière la caméra pour réaliser un film sur ce gangster pas banal. Cela ne l'empêche pas d'interpréter le personnage de ce braqueur dandy qui défraya la chronique en cambriolant la salle des coffres de la Société générale de Nice en juillet 1976.

Arrêté, il s'évade en mars 1977 en sautant par la fenêtre du bureau du juge! Au terme d'une cavale très médiatique en Amérique du Sud, d'où il nargue la police en écrivant des livres, en donnant des interviews (pour Bernard Pivot notamment), en envoyant chaque année des voeux au président..., il s'éteindra en juin 1989 d'un cancer.

Avec un plaisir manifeste, Jean-Paul Rouve se glisse dans la peau du gentleman cambrioleur, amateur de cigares, de belles femmes et de... déguisements grotesques qui ne trompent personne. Avec des allers-retours dans le temps et l'espace, il évoque sa personnalité flamboyante, le déroulement du casse lui-même, qui prit pas moins de trois mois, son évasion, et sa "retraite" sous les cocotiers.

Comme fil conducteur, Jean-Paul Rouve utilise un personnage-prétexte, un journaliste d'un grand hebdomadaire national (joué par Gilles Lellouche) qui a obtenu un vrai-faux entretien avec Spaggiari, quelque part dans une république bananière d'Amérique latine. Méfiant au départ, le gangster finit par mordre à l'hameçon, et malgré les réticences de sa compagne (Alice Taglioni), il livre tous les détails sur sa planque. Fidèle à son slogan "sans arme, ni haine, ni violence", il raconte comment il a mis sur pieds le casse de Nice avec l'aide de gangsters professionnels, en creusant un tunnel à partir des égouts de la ville et en pensant à tous les détails.

Le récit est truculent, rondement mené, non sans quelque cabotinage de la part de Jean-Paul Rouve. Plus gênant: l'ambiguïté du prétendu "journaliste", qui tombe lui aussi dans la fascination pour le gangster et en oublie toute déontologie.

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