La compagnie aérienne espagnole Iberia a annoncé ce matin une perte nette de 0,44 million d'euros au premier trimestre, contre un bénéfice de 12,2 millions d'euros l'an passé à la même époque. Cette perte n'est pas une surprise pour les marchés et elle est même plus faible que celle prévue par les analystes. Ils tablaient sur une perte comprise entre 5,2 et 17,2 millions d'euros, selon l'agence financière Thomson Financial. Cela n'a pas empêché l'action de reculer. Elle cède ce matin 1,66% à 2,37 euros à la Bourse de Madrid.

"Les frais de carburant du groupe, qui représentent 24,6% des coûts totaux d'exploitation, se sont élevés à 327,5 millions d'euros, dépassant de 66,8 millions d'euros ce qui avait été enregistré l'année précédente", explique la compagnie. "La hausse du prix du kérosène (après couvertures) a entraîné une augmentation du coût de 100 millions d'euros, partiellement compensée par la moindre consommation (de la flotte) et par les effets positifs de la dépréciation du dollar" face à l'euro, selon Iberia. Sur les premiers mois de l'année, le prix moyen du baril a été 65% plus élevé au premier trimestre par rapport à l'année précédente, constate le transporteur.

Au premier trimestre, l'excédent brut d'exploitation avant loyers (Ebitdar) a baissé de 29% à 124 millions d'euros. Dans le même temps, le chiffre d'affaires ordinaire s'est maintenu en s'érodant de seulement 0,7% à 1,3 milliard d'euros. La dépréciation du dollar par rapport à l'euro a entraîné une baisse de 2,5 points de pourcentage du chiffre d'affaires, selon Iberia.

Les revenus générés par le trafic passagers, principal moteur du chiffre d'affaires, ont "baissé de 23,5 millions d'euros par rapport à l'année précédente, soit 2,3%, à 1,003 milliard d'euros, ce qui s'explique en partie par les taux de change, la pression sur les prix, surtout sur les vols européens, et la baisse d'activité sur le marché intérieur", relève Iberia. La stratégie adoptée par Iberia consiste à délaisser peu à peu les vols intérieurs, où la concurrence des low-cost est très forte pour se consacrer aux longs courriers, notamment les liaisons entre l'Europe et l'Amérique latine, où elle est leader, mais qui sont plus sensibles aux variations de changes.