Même s'ils plébiscitent les 35 heures, les Français votent pour travailler plus afin de gagner plus. C'est ce que révèle un sondage de la Cegos, premier organisme de formation européen, auprès de 597 salariés interrogés en mai 2008, alors que le gouvernement est décidé désormais à détricoter les 35 heures, contre l'avis des syndicats.

Premier enseignement de ce sondage, les salariés sont massivement favorables, à 82%, aux 35 heures. 53% sont plutôt d'accord avec les modalités actuelles de leurs temps de travail et 29% tout à fait d'accord. Même si la formulation est un peu curieuse, le chiffre ne laisse pas de place à l'ambiguïté. Mieux, malgré les contraintes inhérentes à la mise en place des 35 heures, la réduction du temps de travail est jugée parfaitement compatible avec le niveau de performance attendu des salariés.

Cependant, 54% des salariés interrogés, contre 46% d'un avis opposé, sont prêts à remettre en cause les 35 heures et travailler 39 heures par semaine. Ce chiffre doit être analysé à la lumière du blocage des salaires consécutif à la signature d'accords d'entreprises de réduction du temps de travail. Interrogés par la Cegos, 67% des salariés regrettent que les augmentations de salaires de ces cinq dernières années n'ont pas permis de maintenir leur pouvoir d'achat.

Ce sont d'ailleurs les plus jeunes de ces salariés, ceux qui n'ont connu que l'encadrement salarial des 35 heures, qui approuvent le passage aux 39 heures. Ils sont 74% à voter en masse pour que saute le verrou de la RTT

Plus d'informations dans la Tribune de demain vendredi 13, page "business managers"