Le Crédit Agricole, banquier sur Second Life

La caisse de Crédit Agricole Pyrénées Gascogne développe depuis un an une présence sur Second Life. L'offre de services bancaires progresse, tandis que la banque va aussi utiliser Second Life pour la formation de ses salariés.

Bienvenue dans le monde 3D ! C'est le credo du jeu Second Life auquel on joue sur Internet depuis 2005. Mais au-delà des jeux d'argent et du sexe, succès majeurs dans le monde virtuel, le sérieux existe aussi parfois. Sur Second Life, on peut désormais ouvrir un compte en banque, commander une carte de crédit ou réaliser les démarches pour un crédit. Cela est possible auprès d'une des huit caisses régionales de Crédit Agricole présentes dans ce nouveau monde.

2007 fut l'année de révélation de Second Life (SL) pour le grand public qui découvrit ce monde à grand renfort de campagnes de communication d'entreprises dont un nombre très important s'est alors installé sur une des "îles" de SL. Si cet univers comptait 30.000 comptes d'utilisateurs fin 2005, ce nombre a été porté à 12 millions aujourd'hui.

Mais rien ne sert de découvrir un nouvel univers si l'on n'y trouve pas un intérêt. Car le principe de Second Life est d'offrir à ses acteurs (des avatars créés par les internautes utilisateurs) des événements, des manifestations, des produits, des services, bref une réelle animation. Aujourd'hui, le défi qui s'ouvre aux entreprises présentes dans le jeu est moins d'y être installées que d'y jouer un rôle.

C'est dans cet esprit que la caisse de Crédit Agricole Pyrénées Gascogne a développé depuis un an, avec la société Stonfield InWorld, basée à Oloron dans les Pyrénées Atlantiques, sa présence sur Second Life. Comme l'explique Jean Philippe, directeur général de la caisse, "aujourd'hui en matière de banque, il existe une importante masse d'informations à traiter. Sur Internet, les pages Web se succèdent, mais l'internaute décroche très vite. Or, l'humain réfléchit en trois dimensions : Second Life permet de mettre en pratique cette conception".

Concrètement, l'avatar se promène dans un univers qui lui permet d'avoir accès facilement à l'ensemble des informations dont il a besoin sur tel ou tel thème. Des panneaux d'affichage ou des dossiers sur étagères que l'utilisateur sélectionne lui permettent d'accéder aux pages Web explicatives. Pour toute question particulière, l'avatar peut, en cliquant sur son clavier, être mis en relation en direct avec un conseiller de clientèle qui répond à ses questions.

Par ailleurs, l'internaute peut, en se rendant dans l'agence Square Habitat de la caisse, enseigne de transactions immobilières de la banque verte, visiter l'ensemble des biens mis en vente par l'agence. Bientôt, des conférences thématiques (par exemple sur la gestion patrimoniale) seront lancées, avec des rendez vous réguliers.

Au-delà de l'information, l'avatar, client ou non de la caisse régionale, peut ouvrir un compte, commander une carte bancaire, ou réaliser les principales étapes d'un crédit. A cet égard, explique Jean Philippe, "aujourd'hui 6% de nos produits sont vendus sur Internet. Avec Second Life, et grâce à la mise en oeuvre de la signature électronique nous anticipons que dans dix-huit mois, ce chiffre sera de 30%".

Au-delà de cet outil de communication et de commercialisation, Second Life devient, pour la caisse Pyrénées Gascogne, un outil interne. En effet, la formation des salariés sera, prochainement, basculée sur Internet en 3D. La première session de formation se fera en réel, la suite devant être pratiquée de façon virtuelle.

Jean Philippe en explique l'un des avantages : "aujourd'hui, les dépenses liées au déplacement et à l'hébergement pour la formation coûte 600.000 euros par an. Avec Second Life, nous allons diviser ce budget par deux".

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