Le réhausseur de crédit FGIC perd sa note "AAA" auprès de Moody's

L'agence de notation Moody's a abaissé de six crans, de "AAA" à "A3", sa note sur FGIC en raison de la dégradation de son bilan. FGIC est ainsi le premier des trois principaux rehausseurs de crédit américains à perdre sa note "AAA" auprès des trois grandes agences de notation (Moody's, S&P et Fitch).

Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour le rehausseur de crédit FGIC. L'agence de notation Moody's Investors Service a annoncé jeudi qu'elle avait abaissé de six crans, de "AAA" à "A3", sa note sur FGIC, évoquant notamment la dégradation du bilan du rehausseur de crédit.

FGIC est ainsi le premier des trois principaux rehausseurs de crédit américains, touchés de plein fouet par la crise des "subprime", à perdre sa note "AAA" auprès des trois grandes agences de notation. S&P avait ramené sa note sur FGIC, détenu par l'assureur de crédit immobiliers PMI et par les fonds d'investissement Blackstone Group, Cypress Group et CIVC Partners LP, à "AA" le 31 janvier et Fitch la sienne à "AA" le 30 janvier.

Moody's a précisé dans un communiqué que ses notes sur les deux autres géants du secteur, MBIA et Ambac restaient sous surveillance avec implication négative, ajoutant qu'elle devrait finaliser son examen d'ici quelques semaines. L'agence de notation précise toutefois que, par opposition à XL Capital - dont elle avait abaissé la note le 7 février- et à FGIC, MBIA et Ambac avaient des positions plus solides en termes de fonds propres et de perspectives d'activité.

Les rehausseurs de crédit américains sont devenus des acteurs centraux dans la crise du crédit provoquée par celle des "subprime", ces prêts immobiliers consentis à des emprunteurs offrant peu de garanties de solvabilité.
Si jamais ils devaient tous perdre leur note "AAA", les spécialistes craignent que les quelque 2.500 milliards de dettes assurés par les rehausseurs soient également dégradés, ce qui pourrait déclencher un mouvement de ventes massif.

La décision de Moody's intervient le jour même d'une série d'auditions devant une sous-commission de la Chambre des représentants consacrée aux services financiers, au cours desquelles des régulateurs du secteur de l'assurance et d'autres responsables sont interrogés sur l'état des rehausseurs de crédit. Elliot Spitzer, gouverneur de l'Etat de New York, a estimé que les difficultés des rehausseurs pouvaient provoquer un "tsunami financier" susceptible de faire des dégâts dans tous les secteurs de l'économie.

Comme ses pairs, FGIC s'était initialement concentré exclusivement sur la garantie de type de titres mais s'est ensuite lancé dans des produits structurés plus risqués pour doper ses revenus. A fin septembre, la société avait fait état de 315 milliards d'émissions obligataires assurées, dont 31 milliards de créances liées à des crédits immobiliers et 28 milliards de d'obligations à collatéral (CDO, Collateralized debt obligations), ces dernières étant des portefeuilles de créances classées en tranches en fonction du degré de risque. Les rehausseurs courent le risque de devoir payer des milliards de dollars pour avoir assuré ce type de créances.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.