Italie : l'accord salarial dans la métallurgie facilite les autres négociations dans la Péninsule

Arrêtée hier après neuf mois de négociations, la nouvelle convention collective - qui concerne 40 % des salariés de l'industrie italienne - mêle une hausse de 127 euros mensuels étalée jusqu'en septembre 2009 et une plus grande flexibilité sur les heures supplémentaires.

Le patronat et les syndicats italiens de la métallurgie, c'est-à-dire les représentants de près de 60.000 entreprises et de 1,6 million de salariés, sont parvenus dimanche soir à un accord pour renouveler leur convention collective. Cette entente devrait avoir des répercussions positives bien au-delà du seul secteur de la métallurgie. L'issue heureuse de ces négociations très symboliques pour le reste de l'économie transalpine - tout comme le sont celles des métallos du syndicat IG Metall en Allemagne - va en effet passablement détendre l'atmosphère dans les actuelles discussions tripartites entre les partenaires sociaux, les entreprises et le gouvernement de Romano Prodi pour des mesures en faveur du pouvoir d'achat.

Vendredi dernier, les trois principales centrales syndicales du pays, la CGIL, la CISL et l'UIL avaient menacé d'une grève générale dès le 15 février si le gouvernement de gauche n'entamait pas d'ici le 31 janvier "une discussion sérieuse sur les salaires et pour une nouvelle et vraie politique des revenus".

Monsieur "bons offices" entre la Fédération patronale de la métallurgie (Federmeccanica) et les syndicats de "métallos", le ministre du Travail, Cesare Damiano, a d'ailleurs souligné que la signature de l'accord dans la métallurgie ouvre la voie à plus de concertation en vue notamment des négociations pour "une défiscalisation des revenus et la compétitivité".

Mais l'accord dans la métallurgie pourrait surtout permettre une refonte générale des conventions collectives en Italie. Le secrétaire général du syndicat CISL, Raffaele Bonanni, a ainsi appelé dimanche à saisir "cette occasion historique" de réformer la procédure des accords salariaux en vigueur depuis l'important pacte de juillet 1993 entre le gouvernement et les partenaires sociaux.

La durée de la nouvelle convention collective des métallos (deux ans et demi au lieu de deux ans) est un signe dans ce sens. Une des propositions de réforme de ces conventions est en effet de conclure des accords valables trois ans contre deux ans jusqu'ici. La dynamique lancée par les partenaires sociaux de la métallurgie pourrait aussi accélérer d'autres négociations de conventions collectives en souffrance depuis plusieurs mois, à l'instar de celle des cheminots ou d'une partie de la fonction publique (employés des collectivités locales, de la santé et des impôts).

Ce lundi un nouveau round de discussions salariales est prévu pour les deux millions de salariés du commerce mais d'autres négociations commencent à peine comme pour les 500.000 employés du secteur textile. A eux seuls les métallos représentent 9 % des salariés de la troisième économie de la zone euro et 40 % de ceux employés dans l'industrie italienne. Le projet d'accord, qui doit encore être formellement signé, prévoit une augmentation du salaire mensuel de référence de 127 euros, étalée jusqu'à septembre 2009 (soit 60 euros dès janvier 2008, 37 euros dans un an et 30 euros en septembre 2009).

Les syndicats avaient initialement réclamé une hausse de 117 euros mais arrivant à échéance au bout de deux ans. Le patronat de la métallurgie n'avait proposé que 120 euros mensuels en plus mais pour une convention collective valable durant trois ans. Les patrons de la métallurgie, dont ceux du groupe Fiat, ont en revanche obtenu de pouvoir obliger leurs salariés à 8 heures supplémentaires. Les firmes du secteur pourront aussi proposer des contrats à durée déterminée (CDD) allant jusqu'à trois ans et huit mois. Les "métallos" percevront dès mars prochain une indemnité unique de 300 euros pour les six mois "perdus" depuis l'échéance de la dernière convention collective en juin dernier.

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