Le champion français des vins et spiritueux Pernod Ricard est en train de finaliser l'achat pour 5,626 milliards d'euros de la vodka suédoise Absolut (et de sa maison-mère Vin & Sprit, vendue récemment par l'Etat suédois). Le directeur financier du groupe tricolore Emmanuel Babeau a indiqué ce mercredi à Moscou que l'acquisition devrait être définitive "en juillet ou en août".

Le dépôt du dossier sur le bureau des autorités européennes de la concurrence est en effet prévu dans les prochains jours avec accord attendu dans le courant de l'été. Bruxelles pourrait toutefois demander des cessions de marques mineures en Scandinavie. Des discussions "constructives" ont également été engagées avec les autorités américaines de la concurrence.

Pour s'assurer du succès du financement de l'opération, Pernod Ricard relève les spreads (écarts de taux) offerts dans le cadre du crédit syndiqué de 11,5 milliards d'euros - réduit de 500 millions via un adossement aux stocks de champagne - mis en place par ses banques et augmenté de 20 à 30 points de base pour être amené entre 120 et 150 points de base, en fonction de la maturité de la ligne de crédit (7,5 milliards à cinq ans, 2 milliards de credit revolving, un milliard à deux ans, un milliard à trois ans) et ressortir autour de 5%. Emmanuel Babeau a précisé que ces chiffres restaient en ligne avec ceux de l'acquisition du britannique Seagram en 2001.

Le syndicat bancaire devrait compter 25 à 30 banques, dont, au premier rang, BNP Paribas, Calyon (banque d'affaires du Crédit Agricole), Natixis (Banques Populaires - Caisses d'Epargne), Royal Bank of Scotland et Société Générale.

Avec cette acquisition, Pernod Ricard qui talonne déjà le britannique Diageo (91 millions de caisses d'alcool vendues par an contre 93 millions) compte devenir rapidement le numéro un mondial des spiritueux. Il mise beaucoup pour cela sur son essor dans les pays en développement comme la Chine - malgré un mauvais mois du fait du tremblement de terre -, l'Inde ou le Brésil.

Dans un entretien accordé à l'agence Reuters, Patrick Ricard a indiqué qu'il ne prévoyait pas de changements majeurs dans l'évolution des résultats de l'exercice 2008-2009, clos le 30 juin par rapport à celui de 2007-2008 qui se termine.

Il précise l'évolution du management avec son départ de la direction générale en novembre prochain mais il précise qu'il restera président du conseil d'administration. C'est Pierre Pringuet, le directeur général délégué qui prendra le commandement opérationnel du groupe