Munich n'aura pas son train ultra rapide à sustentation magnétique, le Transrapid. Une réunion de crise s'étant tenue ce jeudi à Berlin a abouti à enterrer le projet jugé trop cher, a annoncé le ministre des transports social-démocrate Wolfgang Tiefensee.

Le projet de ligne qui devait relier toutes les 10 minutes pour un trajet de près de 10 minutes le centre ville de Munich à son aéroport, a vu ces derniers temps son budget de construction exploser pour atteindre, selon des sources industrielles, une fourchette entre 3,2 et 3,4 milliards d'euros.

Or, le budget initial tablait sur 1,8 milliard. L'Etat fédéral allemand était prêt à couvrir la moitié des coûts de construction, soit 925 millions d'euros. Le Land de Bavière, dont son précédent ministre-président Edmund Stoiber (Union chrétienne sociale, CSU) était un ardent défenseur du projet, ne voulait mettre la main au pot que dans la limite de 500 millions d'euros.

La technologie propre au Transrapid conserve son fort potentiel à l'exportation, a cependant assuré au sortir de la réunion de crise le président du directoire de Siemens, Peter Löscher, associé avec les industriels ThysssenKrupp et Hochtief dans ce projet industriel. Pour l'heure, seule la Chine l'a acheté dans le passé pour une ligne installée à Shanghaï. Une étude de faisabilité est en cours au Quatar, et d'autres pays au proche-Orient de même que les Etats-Unis ont manifesté leur intérêt.

Reste à savoir comment un concept industriel peut conserver ses chances à l'export sans constituer une référence dans son pays d'origine. La réputation du train a déjà été ternie par un accident meurtrier survenu en 2006 lors d'un trajet sur une ligne d'essai en Allemagne.